La semaine dernière, le magazine Closer a décidé de révéler l'homosexualité de Florian Philippot, vice-président du FN à sa Une. Aujourd'hui, celui qui est décrit et montré comme le compagnon du numéro deux du Front national a adressé une lettre ouverte à la directrice de la rédaction du magazine.
Il se présente sous le pseudo de Tyto Alba. Celui qui a été présenté comme le compagnon de Florian Philippot riposte, aujourd'hui, dans une lettre ouverte publiée sur le site Rue89.
Une lettre poignante dans laquelle il défend son droit à l'anonymat et regrette, profondément, que le magazine Closer, lui ait donné un anonymat tout relatif grâce au floutage médiocre de son visage. Cet homme blessé n'hésite pas à dire ce qu'il pense et ne souhaite à personne le sort qui lui a été réservé.
Madame Pieau , je ne suis pas de ceux qui aspirent à être connus. Certains cherchent la lumière, d’autres pas, et il est important de respecter ce choix. Je n’aspire pas non plus à être un symbole. Mon temps est consacré à essayer de faire correctement mon travail à mon modeste niveau. Travail qui n’a par ailleurs rien à voir avec la politique. Comme vous le savez.
Il précise dans ce billet que son homosexualité n'est pas un problème mais qu'il regrette d'avoir été instrumentalisé par une presse people qui veut faire des bénéfices sur son dos.
Ce qui est un problème, madame Pieau, c’est qu’en m’utilisant pour illustrer l’homosexualité de monsieur Philippot, à grands coups de mains qui se chevauchent par jeu de perspectives, vous saviez que je serais victime collatérale. Victime non pas d’outing, mais d’amalgames que vous initiez. En me présentant comme le petit ami du vice-président du Front national, il apparaissait évident que mes sensibilités politiques seraient associées avec celles de ce parti. Ce n’est pas le cas, et vous le saviez.
Et d'ajouter ces phrases plus que touchantes :
J’ai du mal à percevoir la vertu dans ce geste. C’est un sort que je ne souhaiterais à personne. Encore moins à un confrère. Encore moins à un jeune qui débute. La réponse se trouvait peut-être là : comme je n’étais rien, peu importe si je retournais à la poussière. Avant de retourner dans l’anonymat auquel j’aspire, j’ai une dernière chose à vous dire. La vie personnelle stable et rangée dont je bénéficie m’est indispensable pour surmonter une épreuve aussi lourde. Il vous faudra sans doute un suicide pour que vous compreniez. Par chance pour vous, ça ne sera pas le mien.
Aujourd'hui, ce jeune homme qui n'avait rien demandé à personne et qui a été présenté dans la presse comme habitué des saunas gais les plus hypes de France, avoue qu'il est victime d'une chasse à l'homme et de nombreuses menaces de mort. Il n'y a rien de plus à ajouter à ce témoignage qui fera, sans doute, réfléchir tout un chacun.