Né d’une mère chinoise et d’un père cambodgien, Bun Hay Mean a vu le jour en 1981 dans la ville de Lormont, en Gironde. C’est lors de son adolescence qu’il s'est découvert une passion pour la comédie et a écrit ses premiers sketchs. Il a ainsi commencé à se produire dans différents cafés-théâtre de Bordeaux, tout en poursuivant ses études. Et il a su jongler avec les deux activités puisqu'il a obtenu sa licence d’informatique en 2006. Mais quelques mois après avoir commencé à travailler, Bun Hay Mean a décidé de démissionner pour vivre de sa passion, alors que ce n’était pas gagné.
En 2020, dans les colonnes de Télé-Loisirs, il révélait avoir connu la pauvreté et la précarité, au point de vivre "à la rue, SDF" :"Je gagnais un peu d'argent, je vivais dans un 9 mètres carrés près de la République, mais je me sentais seul et pas reconnu. J'ai fait une dépression nerveuse pendant quelques mois", s'était-il souvenu.
Interné en hôpital psychiatrique par le passé, Bun Hay Mean avait été diagnostiqué bipolaire par les médecins. Un trouble de la santé mentale, qui semble avoir eu de sérieuses répercussions sur son rapport au monde et sa vie quotidienne.
Une chute fatale
Bun Hay Mean, qui s'était renommé "Chinois marrant", a perdu la vie à l'âge de 43 ans, ce jeudi 10 juillet 2025, à Paris. Selon les premières informations du Parisien, l'humoriste a fait une chute mortelle du huitième étage d'un immeuble du XVIIe arrondissement de la capitale. Rapidement intervenus sur place, les pompiers n’ont malheureusement que pu constater le décès de l’artiste, bien que les circonstances exactes du drame restent encore floues. Selon les premiers éléments de l'enquête, Bun Hay Mean aurait voulu récupérer son téléphone portable tombé dans la gouttière, avant de fatalement basculer dans le vide.

Ces derniers temps, Bun Hay Mean n'avait pas caché avoir traversé une période difficile. En début d'année, il avouait eu un "coup de mou", survenu quelques mois auparavant. Un sujet qu'il comptait aborder dans son nouveau spectacle, baptisé Kill Bun et qui ne verra jamais le jour : "Je parle de santé mentale. C’est un concentré de nouveaux sketchs et de ce qui m’est arrivé l’été dernier", déclarait-il auprès de Nice-Matin.
Et d'ajouter :
J’ai eu un coup de mou. C’est une sorte de thérapie finalement, il faut en rire pour passer à autre chose. Les gens viennent et me disent qu’ils sont aussi passés par là et que j’ai mis des mots sur ce qu’ils ont vécu.
Un homme tourmenté ?
Bun Hay Mean, qui devait se produire à Montréal ce vendredi 11 juillet, avait été hospitalisé en juin 2024, après la diffusion de vidéos dans lesquelles il a été filmé dans un état inhabituel, en marge d'une date de tournée. Un bad buzz dont il se serait bien passé et qui l’aurait quelque peu traumatisé : "Il est en souffrance et se repose à La Réunion", avaient néanmoins rassuré son entourage.
Repéré par Alain Degois, fondateur de la troupe Déclic Théâtre, Bun Hay Mean avait pu rencontrer des grands noms de la profession, dont Jamel Debbouze, qui lui avait proposé en 2014 d'intégrer saison 7 du Jamel Comedy Club. Et la nouvelle recrue aura su trouver son public.
La même année, le Bordelais a joué son premier one-man show, intitulé Chinois Marrant dans la légende de Bun Hay Mean. Deux ans plus tard, son second spectacle éponyme a également remporté un franc succès auprès du public et lui a valu d'être sollicité pour jouer au cinéma. Il figure ainsi au casting du film Problemos, d'Éric Judor et a prêté ses traits à Deng Tsin Qin, dans Astérix et Obélix : l'empire du Milieu, réalisé par Guillaume Canet.