Les années 90 ont vu défiler son lot de de boys band, c'était le phénomène le plus suivi et le plus moqué également. C'était l'époque des beaux gosses. Si tout paraissait réussir à certains, d'autres n'ont pas résister à la pression de la notoriété. C'est le cas de Steven, du groupe Alliage. Aujourd'hui, il confie son mal-être à cette époque.
Invité sur le plateau de l’émission Dans les yeux d’Olivier sur France 2 ce mercredi 30 juillet, Steven, ex-membre du groupe Alliage, explique son difficile rebond et le décès de Quentin Elias, en février dernier. Cette émission fait intervenir des personnes qui ont subi des épreuves difficiles et comment ils s'en sont sortis.
En 1996, tout semblait pourtant sourire à Steven Gunnell. Recruté très jeune à 20 ans avec trois autres acolytes pour former le groupe Alliage, le jeune homme a connu un succès fulgurant. Le jeune homme a donc quitté Nice pour tenter sa chance à Paris. Il passe un casting sans connaître le projet. Le premier single, Baila, s’est vendu à 450 000 exemplaires et tout s'est enchainé avec brio : succès, argent, gloire. Mais voilà, quand on est jeune et qu'on amasse beaucoup d'argent, on peut vite prendre la grosse tête. Steven n'était pas prêt :
Je n'étais pas prêt pour cela. Quand je gagnais 10 000 francs, j'en dépensais 20 000. Et puis soudain, plus rien : Tout à coup, tout s'effondre. Du jour au lendemain, tu n'es plus une star, avec son garde du corps, mais un has-been, un loser.
Des propos émouvants. C'est l'envers du décors caché du star system. Stephen s'est laissé engouffré et en a fais les frais. Meurtri par la fin brutale du groupe Alliage, Steven a sombré dans la dépression. Toutes les portes lui ont été fermées. Il n'était plus que l'ombre de lui même. L'aventure n'a duré que trois ans. À tout juste 23 ans, Steven a accumulé 850.000 francs de dettes (129582 euros). Il a tenté de relancer sa carrière à Londres.
Le jeune homme a la foi et la religion l'a aidé à se relever. Sur les conseils de sa mère, il est parti se ressourcer dans une chapelle.
J'en suis ressorti heureux, raconte-t-il. Pendant Alliage, j'ai pété les plombs, je n'étais plus moi-même.
Steven Gunnell se relève petit à petit de cette épreuve. Il a bien failli devenir prêtre. Un projet non abouti. Il est aujourd'hui marié et père de deux enfants. Très croyant, il revient à sa première passion et a enregistré un album de musique catholique, In Terra.
Il s'essaie même à l'écriture. Ses livres évoquent son rapport à la religion. Au théâtre, il a incarné Jésus-Christ dans une pièce de Robert Hossein.
D’autres boysband, tels les 2 be 3 ou G-Squad, ont disparu de la circulation après un succès fulgurant. C'est dur de se relever quand on a connu la gloire. Steven s’est brûlé les ailes et la religion a été d'une aide précieuse.
Steven fait partie des survivants. Ce n’est pas le cas de Quentin Elias, décédé en février dans son appartement new-yorkais ou encore Filip Nikolic, des 2 Be 3, retrouvé, mort chez lui en 2009. Des artistes morts trop jeunes.