La NBA pensait que l'épisode fâcheux avec Donald Sterling, propriétaire des Clippers de Los Angeles, était terminé. Ce dernier était l'auteur de propos racistes, ce qui a provoqué un raz de marée d'émotion aux États-Unis. Après avoir donné son accord pour la vente des Los Angeles Clippers, Donald Sterling veut désormais conserver son équipe de basket-ball au nom de sa liberté d'expression bafouée et de son hostilité pour le patron de la NBA.

Il y a moins d'une semaine, Sterling se disait satisfait de la vente des Clippers à Steve Ballmer pour deux milliards de dollars (1,75 md d'euros).

Je me sens fabuleusement bien, je me sens très bien.

Il l'avait acquis en 1981 pour 12 millions. Ce mardi, revirement inattendu de la situation avec la publication d'une lettre ouverte où il s'en prend sans ménagement à la NBA :

A la conduite répugnante

Et à son patron Adam Silver,

Incompétent, manquant d'expérience et en colère.

Il souhaite donc garder sa franchise en s'opposant à la vente et en lançant une procédure judiciaire.

Il faut combattre ces monstres méprisables, c'est la raison pour laquelle je ne vendrai pas mon équipe.

Donald Sterling ne comprend pas la suspension à vie et la lourde amende qui lui a été infligée. Il est persuadé que cette punition n'a pas lieu d'être et en se basant sur un enregistrement d'une conversation privée rendue publique, la NBA a bafoué ses droits :

J'ai été éduqué avec l'idée que chaque citoyen américain a le droit au respect de sa vie privée et de sa liberté d'expression. En tant que citoyen et avocat, je suis choqué (mais pas surpris) que la NBA bafoue ces droits fondamentaux. J'ai présenté mes excuses pour mes erreurs, mes excuses étaient sincères. Mais je veux que chaque Américain sache que je ne vais pas abandonner ma lutte pour la défense de ces droits.

Le milliardaire se lance dans une croisade contre la NBA et porte l'affaire devant la justice à laquelle il réclame 1 milliard de dollars de dommages et intérêts pour violation de ses droits et rupture abusive de contrat. Il essaie de se placer en victime de vendetta alors qu'il est l'homme le plus haï. C'est l'hôpital qui se fout de la charité.

Dans un autre temps, l'épouse de Donald Sterling, Shelly, dont il est séparé mais pas divorcé, veut prouver qu'il n'est plus apte à prendre des décisions concernant la fondation familiale. Shelly Sterling qui détient 50% des Clippers, a obtenu le contrôle de la fondation familiale en faisant déclarer son époux mentalement irresponsable. Elle a signé fin mai un contrat de vente avec Ballmer et trouvé un accord avec la NBA pour que la Ligue abandonne la procédure de vente forcée. Dans cet accord, la famille Sterling renonçait à toute poursuite et, en cas de procédure de Donald Sterling, s'engageait à dédommager la Ligue.

Les avocats de Shelly Sterling ont soumis au tribunal des rapports d'expertises psychiatriques. Donald Sterling souffrirait :

D'une altération de son niveau d'attention, de sa capacité à intégrer les informations, d'une altération de sa mémoire à court terme, pouvant conduire à des erreurs de jugement potentiellement sérieuses.

Les avocats de Donald Sterling remettent en cause ces conclusions qu'ils jugent :

Absurdes

Et contestent la vente à Steve Ballmer.

Cette procédure judiciaire doit permettre d'accélérer la vente des Clippers avant le 15 juillet, date butoir à laquelle le comité directeur de la NBA doit la valider. Donald Sterling, coutumier des excès en tous genres, veut le dernier mot et on n'a pas fini d'en entendre parler.

Trouvez-vous que la réaction de Donald Sterling soit excessive ?