Nicolas Sarkozy n’est pas près d’oublier cette année 2025. Le 25 septembre dernier, il a été reconnu coupable d’association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Le tribunal correctionnel de Paris l’a condamné à cinq ans de prison, dont trois ferme, avec mandat de dépôt à effet différé. L’ancien président de la République devra également s’acquitter d’une amende de 100 000 euros et a l’interdiction d’exercer une fonction publique durant cinq ans.

En revanche, il a été relaxé des chefs d’accusation de corruption passive, de détournement de fonds publics libyens et de financement illicite de campagne électorale. Mais malgré son statut d’ancien chef de l’État, Nicolas Sarkozy n’a pu faire appel de cette décision de justice et vient de commencer à purger sa peine derrière les barreaux.

Un détenu comme les autres

Un mois après le verdict, celui qui fêtera ses 71 ans en janvier prochain a été conduit à la prison de la Santé ce mardi 21 octobre 2025, une première pour un ancien président de la République française. Si certains se sont réjouis de cette condamnation, Nicolas Sarkozy a néanmoins eu droit à un soutien de taille, à en juger par la foule impressionnante qui a scandé son nom, alors qu’il quittait son domicile parisien. Après avoir salué ses partisans, il a étreint les membres de sa famille et est monté à bord d’un véhicule, en direction de sa nouvelle "résidence".

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Nicolas Sarkozy et Carla Bruni @DR

Et selon ses avocats, Nicolas Sarkozy ne bénéficierait d’aucun traitement de faveur, malgré son placement à l’isolement pour des raisons de sécurité. Ainsi, comme tout nouveau détenu, il a suivi le protocole habituel réservé aux arrivants : prise d’empreintes digitales, photographie, attribution d’un numéro d’écrou et fouille complète. Les agents ont placé ses effets personnels non autorisés sous scellés avant de le conduire vers sa cellule individuelle, située à l'isolement.

Dès le premier jour de sa détention, Nicolas Sarkozy a néanmoins eu droit à la visite de son épouse, Carla Bruni, qui s'est affichée très émue, tandis que son avocat, Me Christophe Ingrain, est venu dès le lendemain matin. Ce dernier a d’ailleurs déclaré que lui et ses collègues avaient l’intention de rendre régulièrement visite à leur client.

Une première nuit mémorable

Placée sous haute surveillance, la détention de Nicolas Sarkozy s’accompagne donc de mesures de sécurité exceptionnelles. Isolé du reste des prisonniers, il n’aurait de contact qu’avec les agents pénitentiaires, chargés de l’accompagner dans tous ses déplacements. Le ministère de l’Intérieur a même pris une décision inédite : il mobilise désormais deux officiers du service de la protection, présents 24/24h, aux abords de sa cellule.

Sur CNews / Europe 1, Laurent Nuñez, qui a succédé à Bruno Retailleau à la place Beauvau, s’est justifié en évoquant une décision prise par “égard à son statut et aux menaces qui pèsent sur lui”. Toutefois, la présence inhabituelle d’agents du ministère de l’Intérieur au sein d’un établissement pénitentiaire a eu de quoi surprendre le personnel. Voire de déranger.

Je ne vois pas en quoi le ministère de l’Intérieur viendrait intervenir au sein des détentions.

S'est demandé Nicolas Peyrin, secrétaire général de la CGT pénitentiaire, auprès de BFMTV.

Quoi qu’il en soit, l’arrivée du père de Louis Sarkozy à la prison de la Santé n’est pas passée inaperçue, comme en témoignent plusieurs vidéos qui ont circulé sur les réseaux sociaux. On peut y voir les détenus interpeller l’intéressé toute la nuit en des termes injurieux, pour l’empêcher de dormir.

L’un d’entre eux, filmé illégalement depuis sa cellule à l’aide d’un téléphone portable, a lancé face à l'objectif, étonnamment confiant : "Il va passer une mauvaise détention". Une scène confirmée par l’un de ses avocats, Me Jean-Michel Darrois, qui a expliqué que "tous les prisonniers font du bruit, hurlent et tapent entre les murs". Un nouvel environnement auquel le papa de Giulia Sarkozy devrait avoir du mal à s'habituer.