La question de la reconnaissance de l'État palestinien par la France continue de susciter débats et polémiques. Alors qu’Emmanuel Macron a récemment laissé entendre que cette reconnaissance pourrait intervenir dans le cadre d’un plan de paix global, une vingtaine de personnalités françaises ont signé une tribune, parue ce samedi 20 septembre dans Le Figaro, pour exiger que ce geste diplomatique soit réalisé sous certaines conditions.

Leur message adressé au président de la République est sans détour :

Monsieur le Président, vous allez annoncer la reconnaissance par la France d'un État palestinien. Nous vous le demandons solennellement : affirmez que cette reconnaissance ne prendra effet qu'après la libération des otages et le démantèlement du Hamas… Ce serait sinon une capitulation morale face au terrorisme.

Peut-on lire.

Cette tribune intervient alors qu’Emmanuel Macron a déjà précisé que la reconnaissance éventuelle de la Palestine devait s’inscrire dans une dynamique diplomatique encadrée, avec la solution à deux États comme finalité. Le chef de l’État a également insisté sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un geste émotionnel mais plutôt d’un processus soumis à des conditions strictes, notamment en matière de gouvernance palestinienne.

Les célébrités montent au créneau

Des déclarations qui ont immédiatement fait réagir du côté israélien, dont la réplique a été on ne peut plus claire. En effet, le gouvernement de Benjamin Netanyahou a averti que toute reconnaissance "sans conditions" entraînerait des "mesures unilatérales". Aussi, dans ce contexte plus que tendu, cette lettre ouverte signée par plusieurs figures médiatiques vient relancer les débats sur un sujet sensible.

Parmi ceux qui ont pris part à l’initiative figurent Michel Boujenah, Raphaël Enthoven, Bernard-Henri Lévy, Joann Sfar, Alain Minc, ou encore le grand rabbin de France Haïm Korsia. Mais aussi Charlotte Gainsbourg et son compagnon Yvan Attal, l’animateur Arthur, qui s’apprête à faire paraître son livre, J’ai perdu un bédouin dans Paris, aux éditions Grasset, le président du CRIF Yonathan Arfi, l’économiste Dominique Reynié ainsi que l’écrivain Pascal Bruckner font eux aussi partie des signataires.

La prise de parole de ces personnalités, dont certaines sont très médiatisées, pourrait-elle déboucher sur une éventuelle rencontre avec Emmanuel Macron à l’Élysée ? Pour le moment, la question reste ouverte.

Charlotte Gainsbourg pointée du doigt par Rima Hassan

Cependant, cette prise de position ne fait pas l’unanimité. Dans le camp de La France Insoumise, la tribune a immédiatement suscité de vives réactions. Elle n’a ainsi pas échappé à Rima Hassan, connue pour ses engagements pro-palestiniens et qui s’est attaquée plus directement à Charlotte Gainsbourg.

Sur son compte X, où elle est très active, la députée européenne a exposé deux comptes suivis par l’actrice sur Instagram : celui de l’armée israélienne et un compte baptisé @hamas_fake_photos, spécialisé dans le démontage de propagandes pro-Hamas.

Comptes suivis par Charlotte Gainsbourg qui vient de signer une lettre aux côtés du CRIF pour demander à Emmanuel Macron de ne pas reconnaître l’État palestinien.

A-t-elle écrit.

Sa publication a rapidement enflammé le réseau social, récoltant des milliers de likes en quelques heures.

Si Charlotte Gainsbourg se retrouve aujourd’hui au cœur de la controverse, son engagement en faveur d’Israël n’a rien de nouveau. Dès le 10 octobre 2023, trois jours après l’attaque du Hamas, la fille de Serge Gainsbourg et Jane Birkin avait co-signé une tribune dans Le Point pour réclamer la libération immédiate des otages.

Début 2024, elle prêtait sa voix à une vidéo lue au nom des familles, égrenant les prénoms des femmes enlevées lors du festival Nova. Elle était également présente à la cérémonie organisée à Paris par le CRIF en octobre dernier, pour le premier anniversaire de l’attaque du 7 octobre. Plus récemment, en mars dernier, Charlotte Gainsbourg a participé à un appel contre l’antisémitisme, publié dans Le Monde.