Jean Imbert va-t-il devoir bientôt faire face à ses juges ? En avril dernier, quatre de ses anciennes compagnes ont témoigné dans le magazine Elle, affirmant avoir subi des violences physiques et psychologiques de sa part. Une enquête préliminaire a d’ailleurs été ouverte après la plainte déposée par Lila Salet, pour violences sur conjoint et séquestration. Des faits qui se seraient produits entre 2012 et 2013, selon les déclarations de la comédienne.

Sur son compte Instagram, Jean Imbert a tenu à réagir, annonçant son choix de se mettre en retrait le temps de l’enquête : "La justice est saisie, c'est un soulagement, et je n'ai pas de doute sur l'issue de l'enquête. Je ne m'exprimerai pas ici sur ce qui a été dit ces derniers mois, parce qu'on ne peut ni se défendre, ni s'excuser, ni prendre la parole dignement dans le bruit médiatique", a-t-il écrit, avant d’avoir une pensée pour ses collaborateurs, qu’il tient à préserver du scandale.

Je leur dois tout. (...) C'est pour eux, par respect, que j'ai pris la décision de me mettre en retrait de mes établissements, le temps que la justice fasse son travail.

Cependant, tous ne semblent pas avoir gardé un bon souvenir de leur passage dans les cuisines du gagnant de la saison 3 de Top Chef.

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Jean Imbert @ DR

Jean Imbert, manipulateur et harceleur ?

En effet, contacté par BFMTV, un ancien collaborateur de Jean Imbert a dénoncé un "climat de peur", qui se serait instauré dans sa relation professionnelle avec le chef cuisinier. Florian* (dont le prénom a été modifié) a travaillé pour Jean Imbert entre 2013 et 2015 et a décrit son ancien patron comme une personne à "deux visages". "Il y avait deux Jean, celui des bons jours où il pouvait paraître comme un petit garçon, sympa, mais puéril et il y avait les mauvais jours où là, il devenait une personne méprisante, effrayante, qui hurle sans cesse, qui insulte et qui menace", a-t-il déclaré.

Et d’ajouter que "travailler avec lui, c'était vivre dans un climat de violence et de peur", "très toxique" :

Chaque matin, quand on arrivait au travail, on avait la boule au ventre, on ignorait dans quel état d'esprit il allait être.

Lancé dans ses déclarations, Florian a expliqué que la "vie privée" de Jean Imbert avait une grande "influence" sur son comportement au travail, au point d'avoir de sérieuses conséquences sur ses rapports avec ses équipes. "Son humeur dépendait directement de sa relation avec sa compagne. Quand tout allait bien, il était calme mais quand ça se dégradait, il devenait odieux !", s’est-il souvenu.

Alexandra Rosenfeld, qui a partagé la vie du chef cuisinier de 2013 à 2014, a récemment dénoncé les violences que lui aurait fait subir Jean Imbert, bien qu’elle n’ait pas porté plainte contre lui. Toutefois, à ce sujet, Florian a évoqué un épisode concernant Miss France 2006, qui se serait déroulé, d’après lui, au domicile même du cuisinier.

Il m'est arrivé d'aller chez lui et de voir une fois Alexandra (Rosenfeld, NDLR.) enfermée dans la salle de bain. Lui, était dans un état de colère pas possible. J'ai alors constaté un trou dans la porte de la salle de bain, la marque d'un coup de poing.

Florian dit également avoir été témoin du mécanisme d’emprise que Jean Imbert exerçait sur ses compagnes. "Il mettait à ses compagnes une grosse pression. Il y a de la violence et du harcèlement dans ses relations", a-t-il raconté.

Et de poursuivre :

Au début, il y a comme du "love bombing", je devais acheter des cadeaux qu'il offrait à sa compagne. Il est beaucoup dans la séduction, c'est presque une attention excessive. Dès que la relation se détériore, il devient manipulateur et harceleur.

Un homme bien entouré

Jean Imbert aurait fait régner ce climat de "harcèlement" jusque sur son lieu de travail, où ses employés auraient souvent fait les frais de ses humeurs. "Ce harcèlement, ce n'était pas juste envers ses compagnes, c'était envers toutes les équipes, les serveuses de ses restaurants, envers moi… Il n'avait aucun respect", s'est justifié Florian.

Raison pour laquelle il a fini par mettre fin à leur collaboration professionnelle en 2015, ne supportant les humeurs changeantes et imprévisibles de son chef :

Travailler avec lui, ça m'a fait perdre confiance en moi. J'arrivais au travail avec une boule au ventre, je ne dormais plus, j'étais épuisé physiquement et moralement. Il agissait avec moi comme il agissait avec ses compagnes, c'était de la pression psychologique.

Jointe par BFMTV, une ancienne compagne de Jean Imbert, a, quant à elle, parlé d'un véritable "système" autour du successeur d’Alain Ducasse du Plaza Athénée. Un sentiment partagé par Florian, qui a fait savoir que le grand ami de Norbert Tarayre "est très bien entouré" et n'aurait pas grand-chose à craindre :

Il y a une omerta autour de lui, il est très protégé, il rend les gens dépendants de lui".

Après le témoignage d'Alexandra Rosenfeld, qui n'a pas déposé plainte mais qui a révélé ce qu’elle avait subi du temps de sa relation avec Jean Imbert, Florian a salué "le courage" de l’ancienne reine de beauté. "Si on n'a pas peur, il ne faut pas hésiter à parler !", a encouragé Florian.

BFMTV s’est également entretenu avec un autre collaborateur de Jean Imbert, qui travaillait pour lui depuis fin 2013. Ce dernier a nuancé les propos de son ancien patron et semble satisfait d'avoir fait ses preuves à ses côtés . "Malgré la charge de travail que l'on pouvait avoir, car les demandes étaient fréquentes, je n'ai jamais ressenti un climat néfaste à notre travail", a-t-il assuré.

L’ambiance y était toujours bienveillante, dans le seul but de pouvoir atteindre notre objectif, à savoir la satisfaction de nos clients.

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