Hugues Aufray a débuté sa carrière au milieu des années 50, en reprenant les titres de Georges Brassens, Serge Gainsbourg et d’autres chanteurs français. Il se fait alors remarquer par Eddy Barclay, qui lui a fait enregistrer son premier disque en 1959. Mais c’est en 1961 qu’il a droit à la consécration, grâce à son tube Santiano, adaptation par le parolier Jacques Plante d’un chant populaire des marins irlandais.

Depuis, Hugues Aufray n’a jamais quitté la scène et puise son inspiration dans le folklore anglo-saxon, espagnol ou latino-américain, mais aussi dans le blues et le rock. Au cours de sa carrière, il s’est ainsi lié d’amitié avec Bob Dylan, dont il est l’un des premiers artistes à avoir repris ses chansons en français et a collaboré avec des compositeurs de renom, comme Jean-Pierre Sabar, Georges Augier de Moussac ou bien Guy Magenta.

Une confiance aveugle ?

À l’instar de Santiano, d’autres de ses chansons font partie du patrimoine national, comme Céline, Adieu monsieur le professeur ou bien Dès que le printemps revient, longtemps entonnées en chœur par les écoliers lors des sorties scolaires ou en colonies de vacances. Et malgré ses 96 ans, Hugues Aufray n’a pas l’intention de prendre sa retraite. Il continue ainsi de se produire sur scène, enchaînant les tournées. Mais pour son plus grand plaisir ou pour mieux multiplier les cachets ?

Car selon ses propres dires, le chanteur serait actuellement ruiné. "J’ai fait faillite", a-t-il avoué, sans détour, dans les colonnes du dernier numéro de Paris Match. Cependant, Hugues Aufray n’a pas dilapidé sa fortune parce qu’il a eu la folie des grandeurs ou été un mauvais gestionnaire. Il a ainsi affirmé avoir été victime de ses soi-disant associés, qui ont su tirer profit de son succès et détourner son argent à ses dépens, pendant soixante ans. 

C’étaient des escrocs. Des gens très intelligents et bien placés dans le métier. Ils ont profité de ma naïveté. J’avais rapporté des musiques des États-Unis, des chansons que personne ne connaissait en France.

Lancé dans ses déclarations, le nonagénaire a indiqué qu’après avoir volontiers partagé ses découvertes à son éditeur, ce dernier en a fait profiter d’autres chanteurs.

"J’entends siffler le train", par exemple, c’était mon morceau et il a été donné à Richard Anthony.

A déploré celui qui a convolé il y a deux ans en seconde noces avec Murielle Mégevand, de plus de 40 ans sa cadette.  

Un patrimoine qui reste dans la famille

Aujourd’hui, Hugues Aufray se retrouve donc dans une situation délicate et a été forcé de prendre des décisions radicales pour renflouer les caisses. Mais également pour venir en aide à sa progéniture :

J’ai vendu ma maison de Marnes-la-Coquette. Elle était trop grande et mes enfants étaient sans le sou lorsqu’ils sont partis à droite et à gauche.

Quelques années plus tard, il aurait distribué le reste de sa fortune à ses petits enfants, au nombre de cinq, pour plusieurs raisons. S’il souhaitait d’abord leur faire plaisir, il a surtout préféré anticiper et éviter une éventuelle guerre intro-familiale après sa disparition : "J’ai tout donné, comme ça pas de scandale à l’héritage”. 

Il a ainsi déjà légué sa fermette en Ardèche à sa fille aînée, Marie, où cette dernière y a élu domicile avec son mari Philippe. Toujours aussi alerte malgré son âge avancé, Hugues Aufray a certainement pu suivre la bataille judiciaire qui a divisé le clan Hallyday ou bien, plus récemment, le revirement de situation concernant l’héritage d’Alain Delon. Des conflits familiaux qui lui ont fait prendre les devants.