C'est l'ombre qui plane sur le gouvernement depuis le remaniement. Gérald Darmanin, ancien ministre de l'Action et des Comptes publics, est devenu le ministre de l'Intérieur. Or, il fait l'objet d'une enquête pour viol. Une situation qui a provoqué de vives réactions au cours des dernières semaines. Mais l'ancien maire de Tourcoing se défend ardemment.

Gérald Darmanin est "tranquille comme Baptiste"

Sa nomination serait un "problème, selon Ségolène Royal, tout comme pour de nombreuses militantes qui ont déjà réclamé sa démission au cours des dix derniers jours. Gérald Darmanin peut lui compter sur le soutien de sa collègue Marlène Schiappa, mais aussi sur celui d'Emmanuel Macron. Lors de son interview du 14 juillet 2020, le chef de l'Etat a ainsi demandé le respect de la présomption d'innocence. Le Premier ministre, Jean Castex, l'a également défendu face à l'Assemblée nationale.

Monsieur Darmanin n’est pas mis en examen, n’a fait l’objet d’aucune condamnation, et, à ce que je sache, à chaque fois que l’autorité judiciaire a eu à se prononcer dans cette affaire, elle a rendu des actes consacrant l’innocence de monsieur Darmanin

a ainsi souligné le nouveau chef du gouvernement dans l'hémicycle.

"Je suis tranquille comme Baptiste"

Ce samedi 18 juillet 2020, c'est Gérald Darmanin lui-même qui prend à nouveau la parole dans une interview à La Voix du Nord. Si la semaine dernière, il affirmait déjà pouvoir "marcher la tête haute", le ministre de l'Intérieur affiche à nouveau sa sérénité.

Je suis à la disposition totale de tous les magistrats de France. Je suis tranquille comme Baptiste. Il faut quand même mesurer ce que c'est que d'être accusé à tort, de devoir expliquer à ses parents ce qu'il s'est passé parce que, c'est vrai, j'ai eu une vie de jeune homme

explique ainsi Gérald Darmanin dans les colonnes du quotidien régional, tout en regrettant que son honneur soit "bafoué".

Retour sur les faits

Gérald Darmanin est accusé de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance pour des faits remontant à 2009. A l'époque, selon Sophie Patterson-Spatz, la victime présumée, il aurait demandé des "faveurs sexuelles" en échange d'un coup de pouce dans une affaire judiciaire.

S'il a bénéficié d'un non-lieu en 2018, la justice a récemment ordonné la reprise des investigations, estimant que l'ordonnance avait alors été rendue sans faire acte d'enquête. De son côté, le ministre de l'Intérieur a reconnu avoir eu une relation sexuelle avec elle, mais elle fut selon lui libre et consentie.