La mort de Christophe, survenue en avril dernier des suites d'un emphysème pulmonaire, n'a pas arrangé les relations entre ses deux enfants, loin de là. Le chanteur était le père de Romain Vidal, son fils illégitime conçu avec Michèle Torr, et de Lucie, fruit de ses amours avec sa veuve, Véronique Bevilacqua.

Christophe et Véronique Bevilacqua se sont séparés en 1996, au bout de 28 ans de vie commune, sans toutefois divorcer. C'est donc elle et leur fille qui ont hérité de tous les biens de l'artiste, au détriment de son fils aîné qu'il n'a jamais reconnu.

Déjà tenu à l'écart des derniers moments de son père, mais également de ses obsèques, Romain Vidal a, pour ne pas changer, pas eu son mot à dire concernant la vente aux enchères des effets personnels de son père, gérée par la maison Cornette de Saint-Cyr.

"Je ne peux rien garder"

Véronique Bevilacqua, qui était séparée de Christophe depuis 24 ans, avait expliqué qu'elle ne pouvait plus garder les affaires du père de sa fille, par manque de place :

On a été tous les deux des collectionneurs de choses différentes même si tous les objets américains nous ont branchés tous les deux. (…) Moi, j'ai ma collection de juke-box, de posters, je suis blindée chez moi. Donc malheureusement, je ne peux rien garder.

C'est le 7 novembre dernier qu'a eu lieu la mise en vente des effets personnels de l'interprète des Mots Bleus. Les fans nostalgiques de l'époque des Yéyés ont pu se procurer le disque d'or de la chanson Aline, véritable tube des années 70, dont la mise à 800 euros s'est rapidement envolée à 15 00 euros.

Une guitare peinte à l'effigie du chanteur, réalisée par le dessinateur Enki Bilal, a trouvé preneur pour 25 000 euros, alors qu'elle était estimée à 4000 euros. Des costumes de scène, des paires de lunettes ou encore des flippers ou des juke-boxes ont également rencontré un franc succès auprès des nombreux acheteurs.

Un vide-grenier lucratif

Cette vente aux enchères aura rapporté près de 650 000 euros, soit six fois le prix de l'estimation initiale. Un beau succès pour le commissaire-priseur Arnaud Cornette de Saint-Cyr, qui s'est d'ailleurs réjoui :

C'est la magie et la différence entre un musicien populaire et un musicien culte. Christophe est culte, tout ce qui touche à sa personne, à son environnement, suscite plus que la passion, la ferveur.

Un avis que ne partage cependant pas Romain Vidal, qui regrettait le projet dans les colonnes de France Dimanche et lançait un appel désespéré à sa demi-sœur :

Je ne comprends pas que Lucie ne souhaite pas garder les affaires de son père. Moi, j'aurais tellement voulu qu'il me laisse quelque chose.