On pourrait penser que naître dans l’univers d’Hollywood garantit une enfance dorée. Mais pour Elizabeth Ann Hanks, fille de l’acteur oscarisé Tom Hanks, la réalité fut bien différente. À 43 ans, elle publie un récit poignant dans The 10. A Memoir of Family and the Open Road, dévoilant les traumatismes de sa jeunesse passée auprès d’une mère instable et tourmentée.
L’actrice Susan Dillingham, connue également sous le nom de scène Samantha Lewes, n’a jamais connu la même renommée que son ex-compagnon Tom Hanks. Ensemble, ils ont eu deux enfants : Colin (né en 1977) et Elizabeth Ann (née en 1982). Si l’acteur a connu un succès fulgurant dans les années 80, leur couple, lui, s’est vite effondré. Le divorce survient peu après la sortie de Splash en 1984, film qui propulse Tom Hanks vers les sommets. Les enfants restent sous la garde de leur mère.
Dans un article publié par Paris Match le 10 juillet 2025, on apprend qu’Elizabeth Ann Hanks a vécu des années sombres aux côtés de sa mère, dont les troubles psychiques non diagnostiqués ont profondément marqué son développement.
Un nom célèbre, une enfance dans l’ombre
« Avec le nom que je porte, on m’imagine forcément dans un environnement privilégié. En réalité, je crevais de faim dans une maison vide. Et souvent ma mère m’enfermait dans un placard », confie-t-elle avec une honnêteté désarmante.
La vie à la maison n’avait rien d’un conte de fées. Tandis que son frère Colin finit par trouver refuge chez des proches à Sacramento, Elizabeth reste seule avec leur mère dont l’état mental se dégrade de plus en plus.
« Elle entendait la voix de Dieu. Et parfois, elle cassait tout. Alors je me cachais et j’attendais », raconte-t-elle, décrivant l’instabilité émotionnelle qui régnait dans leur foyer.
Bien que jamais diagnostiquée, Susan Dillingham présentait des signes compatibles avec un trouble bipolaire. La jeune Elizabeth devait apprendre à naviguer au quotidien dans un climat d’imprévisibilité et de peur.
« Elle pouvait être drôle, brillante. Elle écrivait de la poésie. Elle peignait. Et puis, soudain, elle ne sortait plus de sa chambre pendant une semaine. Elle hurlait, pleurait, buvait. Ce n’était pas de la cruauté. C’était du chaos. Et j’ai compris bien trop tard qu’elle n’allait pas bien », se souvient-elle.
L’intervention salvatrice de Tom Hanks
Le point de rupture survient alors qu’Elizabeth a 14 ans. Ce jour-là, Susan Dillingham la tire violemment par les cheveux et l’enferme dans un placard sous les yeux de son frère. Colin alerte aussitôt leur père.
Cet événement pousse Tom Hanks à agir : il entame une procédure judiciaire et obtient la garde de sa fille. C’est un tournant dans la vie d’Elizabeth Ann Hanks, qui découvre alors une existence plus stable, soutenue par sa belle-mère Rita Wilson. Cette dernière jouera un rôle essentiel dans sa reconstruction.
Sans jamais chercher à faire oublier Susan Dillingham, Rita devient une figure apaisante. Selon Elizabeth, elle aurait « tout réparé ».
Une relation mère-fille, entre rupture et tentative de réconciliation
Malgré la violence et la douleur, Elizabeth tente plus tard de renouer le lien avec sa mère. Un road trip partagé devient l’occasion d’un début de réconciliation, même si les tensions subsistent.
Susan, privée de la garde de sa fille et donc de ses allocations de mère isolée, reprochera à Elizabeth de lui avoir fait perdre sa seule source de revenus : « l’avoir privée de sa seule source de revenus ».
Elles parviennent néanmoins à renouer un dialogue fragile avant que Susan ne succombe à un cancer des os en 2002.