Nombreuses sont celles et ceux qui se pensent intouchables derrière leurs écrans. Cette affaire a rappelé à ces sept jeunes que ce qu’ils écrivaient sur Internet avait des conséquences bien réelles.

Après l’attaque du 7 octobre 2023 en Israël, l’influenceuse Maeva Ghennam avait pris la parole depuis Dubaï, où elle réside. C’est via une vidéo TikTok qu’elle avait publiquement affiché son soutien à la Palestine, prenant ainsi position dans le conflit israélo-palestinien.

Elle déclarait : "Tous les jours, ils délogent des Palestiniens de leur propre maison, là où ils ont grandi ? On en parle de tous ces morts-là ?"

Maeva Ghennam victime de cyberharcèlement après ses propos sur le conflit israélo-palestinien

À la suite de cette vidéo, Maeva Ghennam a été victime d’un cyberharcèlement sans précédent, sur lequel elle s'est exprimée sur les réseaux sociaux. Habituée à être critiquée depuis ses débuts à la télévision, elle a vécu une véritable descente aux enfers après ce 7 octobre 2023, ce qui l’a poussée à prendre les devants et saisir la justice.

Sept jeunes ont donc finalement été entendus dans le box du tribunal correctionnel de Paris pour harcèlement en ligne, d’après les informations du Parisien. Leurs profils ont de quoi étonner puisqu’ils sont tous étudiants, élèves en école de commerce ou futurs soignants. Leurs discours, similaires et empreints d’appréhension face aux conséquences de leurs actes. Tous évoquent un climat pesant vécu après les attaques du Hamas.

La défense des accusés : l’émotion mise en avant

Salomé, apprentie manager dans une école de commerce, a confié que sa vie avait basculé après cette date : "J’ai arrêté toutes mes activités, tout". Un changement qui serait dû au fait qu’elle aurait été mise à l’écart.

Tom, de son côté, aurait perdu pied : "Je ne sortais plus, je me cachais… J’étais dans une parano totale".

Lola, la plus jeune des accusés, étudiante infirmière à la voix tremblante, a admis : "J’ai honte de moi… honte d’être ici". Elle a évoqué une réaction "sous le coup de l’émotion". Elle a aussi expliqué avoir elle-même été la cible d’attaques antisémites après les attaques du Hamas, provenant même de personnes qu’elle appréciait : "J’étais sidérée", a-t-elle ajouté.

Jonathan, étudiant en médecine dentaire, avait quant à lui récupéré le numéro de Maeva Ghennam dans une boucle WhatsApp baptisée "Dôme de fer". Il lui avait envoyé le message suivant : "J’espère que tu payeras pour ce que tu as dit. Tu vas voir, on va s’occuper de toi".

Il a expliqué : "J’ai de la famille là-bas, des amis… ça m’a touché personnellement", avant de revenir sur ses propos. Par "s’occuper de toi", il affirme avoir simplement pensé au fait que Maeva Ghennam serait, selon lui, poursuivie par des associations juives. Cette défense a-t-elle convaincu ? Pas sûr…

Le jugement définitif est encore attendu. Reste à savoir si la justice se montrera clémente ou fera de ces jeunes des exemples.