C'est une nouvelle enquête judiciaire qui vise l'ancien roi d'Espagne, Juan Carlos Ier. Celui qui a été soupçonné de corruption en 2020 et est sous le coup d'une enquête de la Cour suprême espagnole, intéresse cette fois-ci le fisc.

 Juan Carlos @ EFE
Juan Carlos @ EFE

En février dernier, l'ancien roi d'Espagne a payé 4,4 millions d'euros à l'administration fiscale concernant la régularisation des nombreux vols en jet privé dont il avait bénéficié. La somme a été réglée par une fondation domiciliée au Liechtenstein et qui appartient à un cousin éloigné du roi.

Une manœuvre suspecte

Contacté par l'AFP, le Trésor Public espagnol n'a ni démenti ni confirmé l'enquête ouverte à la demande du parquet de la Cour suprême du pays. En mars dernier, la porte-parole du gouvernement, Maria Jesus Montero, avait cependant indiqué qu'il était impératif de "vérifier" que toute régularisation fiscale était "authentique et complète".

Peu après le versement de sa dette, le journal El País révélait que Juan Carlos Ier avait pu compter sur la générosité d'une douzaine de ses riches amis. Parmi eux, des hommes d'affaires et d'autres aristocrates. Ces derniers ont réuni la somme sous forme de prêts personnels et non de dons, ceux-ci étant soumis à une imposition de l'ordre de 40%. Un curieux procédé qui a vite fait d'éveiller les soupçons de l'administration fiscale :

Il faudrait se demander si ce sont effectivement des prêts ou des donations maquillées.

A déclaré Carlos Rozado, le président du principal syndicat du ministère des Finances.

L'exil aux Émirats arabes unis

Le 18 juin 2014, Juan Carlos a abdiqué en faveur de son fils, Felipe VI. Accusé de corruption et de blanchiment d'argent, il se retire définitivement de la vie publique en juin 2019, avant de s'exiler à Abu Dhabi.

 Juan Carlos @ EFE
Felipe VI et Juan Carlos Ier @ CordonPress

Visiblement bien connu des services de l'administration fiscale, l'ancien monarque de 83 ans avait déjà été rappelé à l'ordre peu après avoir renoncé au trône. Il s'était alors acquitté de 680 000 euros pour éviter d'éventuelles poursuites.

Mais l'époux de la reine Sofia n'en a toutefois pas fini avec la justice et doit répondre d'autres faits. Une enquête actuellement en cours doit déterminer le rôle exact qu'a joué Juan Carlos Ier dans l'attribution à des entreprises espagnoles d'un contrat exclusif pour la construction d'un train à grande vitesse en Arabie Saoudite.

À l'heure actuelle, la famille royale espagnole n'a fait aucune déclaration.