Le 2 juin dernier, c'est avec un immense plaisir que Philippe Etchebest et son équipe se sont remis aux fourneaux. En effet, le restaurant bordelais du juré de Top Chef a pu rouvrir ses portes après deux mois de fermeture. Malheureusement pour lui, tout ne se passe pas comme il le voudrait. Ce 8 juin 2020, il a confié à Télé-Loisirs :

Cette reprise est en demi-teinte car les clients ne sont pas au rendez-vous comme on aurait pu l’espérer. Le premier jour, il y a eu l’euphorie mais la fréquentation a tendance à diminuer petit à petit, les chiffres le prouvent. On fera un premier point à la fin du mois de juin.

Les mesures sanitaires exigées pour rouvrir les restaurants rendent les choses encore plus difficiles selon Philippe Etchebest. Le chef étoilé poursuit :

Le problème, c’est qu’avec la distanciation physique et tout le protocole qui a été mis en place, le modèle économique ne fonctionne pas, on le sait très bien. On ne peut pas fonctionner avec 50 % de fréquentation de nos restaurants. Les frais fixes, les charges restent les mêmes. C’est ça qui va nous plomber malheureusement.

Toutefois, il en faudrait plus pour décourager ce meilleur ouvrier de France. "Vous me connaissez, je ne lâche rien " a-t-il précisé.

"Je suis obligé de faire bouger tout le monde"

Jeudi 4 juin 2020, Philippe Etchebest était invité dans Vous avez la parole sur France 2. Lors de cette émission entièrement consacrée à l'après-confinement, le quinquagénaire a une fois de plus attiré l'attention du gouvernement sur la situation de sa profession. Il a pu échanger directement avec le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire.

J’avais eu l’occasion d’échanger auparavant et il connaissait le dispositif que j'avais soumis au gouvernement. Aujourd’hui, on a un problème, ce sont les assureurs. Je lui ai demandé si j'arrivais à mettre tous les acteurs autour d'une table, s'il nous soutiendrait. Il m'a dit "oui" à deux reprises. Je ne sais pas si cela va aboutir mais déjà on va discuter ensemble, se dire les choses en face en se regardant dans les yeux.

Même si le gouvernement a fait un geste pour accompagner les restaurateurs, Philippe Etchebest estime qu'il reste encore beaucoup à faire :

On nous dit que c’est une bonne idée mais cela ne bouge pas. Je suis obligé de faire bouger tout le monde. Sinon on va crever ! Sinon, cela va être catastrophique financièrement et pour l’état en particulier. L’addition sera beaucoup plus lourde qu’elle n'aurait pu l'être si on agit maintenant.