La présidente du Rassemblement National, Marine Le Pen, était l’invitée politique de RTL ce mardi 6 octobre 2020. Après s’être exprimée sur Emmanuel Macron et son discours contre les séparatismes, Marine Le Pen a évoqué le cas d’Eric Zemmour.

Cet éditorialiste, déjà condamné pour provocation à la haine ne s’est manifestement pas senti freiné dans sa rhétorique pour autant puisqu’il a évoqué sur CNews la semaine dernière le cas des migrants mineurs isolés qui arrivent en France. Les taxant de "voleurs, d’assassins" et de "violeurs" et demandant à ce "qu’ils ne viennent plus", la séquence a suscité l’ouverture d’une enquête par le parquet de Paris.

"Est-ce que ça mérite d'être traîné devant le tribunal ?"

Pour Marine Le Pen, même si ces propos sont "excessifs", la procédure enclenchée est peut-être elle-même de trop :

Est-ce que ça mérite d'être traîné devant un tribunal ? Est-ce que ça mérite que des départements s'occupent d'aller traîner un journaliste, un éditorialiste pour un propos qui choque ?

Invoquant la liberté d’expression pour justifier la tenue des propos d’Eric Zemmour, Marine Le Pen conçoit cette dernière comme une "liberté de choquer" et "même la liberté de blesser !"

Estimant que si cette liberté d’expression n’est pas utilisée justement "sur des propos qui choquent ou qui blessent" alors "elle n’existe pas", la présidente du Rassemblement National semble considérer que ce genre d’interventions est nécessaire afin de maintenir la liberté d’expression et d’empêcher "le début d’une dictature".

Eric Zemmour condamné pour provocation à la haine

Elle conclut enfin par

Mais quelle France voulez-vous ? Une France des bisounours où il n'y a pas de débats et où nous sommes tous d'accord ? Vous allez imposer une censure du débat ? Chacun est libre d'être choqué par les propos d'Eric Zemmour.

Si le débat est nécessaire et souhaitable, la limite de celui-ci avec l’incitation à la haine semble floue pour Eric Zemmour condamné pas plus tard que la semaine dernière à 10000 euros d’amende pour injures et provocation à la haine dans une autre affaire.