Au cœur d’un procès très médiatisé, depuis le lundi 4 septembre, MHD a fait des révélations ce mercredi 6 septembre, troisième jour du procès, sur le moment où tout a basculé d’un coup.

La carrière de MHD

Mohammed Sylla, connu dans l’industrie du disque comme MHD, a fait vibré ses fans avec son style “l’Afrotrap”, un mix entre le rap et la musique africaine. Une famille aimante, une enfance normale et des résultats scolaires convenables. Le jeune prodige de la musique ne finit pas sa scolarité mais penche pour un BEP cuisine dont il sera diplômé en 2012. 

Dans la restauration rapide depuis trois ans, c’est en publiant une vidéo sur les réseaux qui a fait des millions de vues que sa carrière a décollé. La vidéo devenue virale, la maison de disques Warner l'a repéré il a signé avec eux.  En 2016, il sort son premier album qui connaît un vrai succès international. Une carrière artistique qui démarre sur les chapeaux de roues pour lui. Telle est entre autres, la description faite du jeune talent par l’enquêtrice de personnalité, ce mercredi à la barre.

Alors que MHD savoure “avec simplicité” sa notoriété nouvelle dans le monde de la musique, un tragique événement vient couper court à son rêve devenu réalité. 

Un règlement de comptes : MHD impliqué dans un meurtre

Un règlement de compte a eu lieu entre deux gangs rivaux. Celle de la cité de la Grange-aux-Belles du 10e arrondissement de Paris à la cité rouge des Chaufourniers du 19e arrondissement.

Durant cet affrontement, quelqu’un y perd la vie. Il s’agit de Loïc Kamtchouang, victime collatérale de cette rivalité de bandes. Dans l’affaire, neuf coaccusés dont MHD également présent à la barre, devront affronter le regard des juges de la Cour d’assises de Paris.

La vie du rappeur est décortiquée dans les moindres détails. De son enfance, à sa famille jusqu’à ses premiers pas dans la musique. Et comment il a géré son rapide succès. Tout y est passé. Appelé à la barre, Adel Kaddar, le producteur de l’artiste, dépeint ce dernier comme une personne intelligente et raisonnable. Il a surtout mis l’accent sur le renouveau qu’il a su insuffler au rap. 

En six mois, sa vie a complètement changé, il est passé de livreur de pizzas à star internationale. Mais il a géré ça de manière très intelligente.

A-t-il expliqué. Et le 19 janvier 2019, alors qu’ils étaient en pleins préparatifs pour son concert à Amsterdam, MHD est interpellé. Puis placé en garde à vue. C’est le début de sa descente aux enfers.

Ce mercredi, appelé à la barre de la salle Voltaire, il avoue s’être “senti très seul et isolé” durant cette période. Une période où il avait vraiment besoin du soutien de sa famille et de ses proches. En effet, il n’avait pas le droit aux visites. 

Après un an et demi en détention provisoire, MHD est sorti le 16 Juillet 2020. S’il a depuis, sorti son troisième album Mansa le 16 juillet 2021 et plusieurs titres cet été 2023, la star ne reçoit plus des invitations dans les festivals de France. Une incarcération qui lui en a énormément coûté, surtout en termes d’image auprès du public.

Des faits accablants : MHD s’explique

Si les faits semblent l'inculpé et que plusieurs témoins ont affirmé qu’il figurait parmi les bourreaux de la victime, MHD s’en défend.

Écrasé par une voiture, puis roué de coups avant d’être poignardé, c’était une vraie mise à mort. En effet, Loïc K. a été délibérément percuté par une Mercedes, celle du rappeur, selon les résultats des enquêteurs. Mercedes que ces derniers ont retrouvé complètement calcinée.

Ce mercredi, le rappeur continue de clamer son innocence. Même s’il admet qu’il s'agissait bien de la sienne, il nie toute implication dans ce passage à tabac. Ses amis auraient l’habitude de lui emprunter sa voiture, selon son producteur et l’artiste lui-même. D’ailleurs il l’aurait prêté à quelqu’un de son entourage ce jour-là et n'y était donc pas présent, selon toujours ses dires.

Rappelons-le, quelques jours avant son arrestation pour meurtre, il avait annoncé qu’il mettrait fin à sa carrière. Mais à sa sortie, il décide de sortir le titre Afro Trap Pt. 11 (King Kong), à la grande surprise de tous. 

A cela, Adel Kaddar et MHD expliqueront qu’au moment où il avait fait l’annonce, il était dans une période difficile, harassé par l’épuisement et le stress de son travail. Un “burn-out”, selon le producteur. La Justice sera-t-elle convaincue par ces arguments ?