Le 26 juillet 2024, tous les yeux étaient braqués sur Paris, à l'occasion de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. Le spectacle mis en scène par Thomas Joly a offert de nombreux moments forts, qui ont marqué les esprits, comme la prestation d’Aya Nakamura. Après des mois de spéculation, la chanteuse a surpris tout le monde en combinant son titre Pookie avec une reprise de Charles Aznavour, aux côtés de la Garde républicaine. Une belle revanche pour celle qui avait fait l’objet de vives critiques alors que sa présence n’avait pourtant pas été confirmée.
En effet, lorsque les rumeurs de sa participation à l’évènement ont commencé à circuler, de nombreuses voix se sont élevées et une vague de haine s’était abattue sur la chanteuse, largement alimentée par des propos racistes. Le parquet de Paris avait notamment ouvert une enquête après un signalement de la Licra dénonçant des publications à caractère raciste.

La justice s’en mêle
Parmi les messages les plus virulents qu’on a pu lire sur la Toile, le collectif identitaire Les Natifs s’était particulièrement distingué en partageant sur les réseaux sociaux une photo de ses membres, brandissant une banderole où l’on pouvait lire :
Y a pas moyen Aya, ici c'est Paris, pas le marché de Bamako.
Sur son compte X, le collectif regrettait de "remplacer l’élégance française par la vulgarité, africaniser nos chansons populaires et évincer le peuple de souche au profit de l’immigration extra-européenne".
Aya Nakamura a cependant pu compter sur le soutien de nombreuses personnalités, comme celui de Michel Drucker ou bien des héritières d'Édith Piaf. Emmanuel Macron avait même, lui aussi, réagi à la polémique. Aussi, loin de se laisser intimider, Aya Nakamura a employé les grands moyens. Le 20 mars 2024, elle décidait de porter plainte, soutenue par plusieurs associations antiracistes. Et son dossier n’a pas traîné.
Quelques mois plus tard, treize militants identitaires comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Paris pour provocation publique à la haine et injures racistes. Le parquet avait alors requis des peines allant de 4 mois d’emprisonnement avec sursis à 4 mois de prison ferme, selon le profil des prévenus.
Le tribunal rend son verdict
Ce mercredi 17 septembre 2025, les juges ont rendu leur verdict, après avoir requalifié les faits, estimant qu’il ne s’agissait pas de provocation à la haine mais d’injure publique aggravée. Selon l’AFP, dix des accusés ont ainsi été condamnés à des amendes allant de 1 000 à 3 000 euros, tandis que les trois autres ont été relaxés.
Affaire classée.