L’Express ne s’attendait sûrement pas à provoquer une polémique en informant ses lecteurs qu’Aya Nakamura serait pressentie pour chanter lors du concert prévu à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques 2024. Selon le magazine, la chanteuse de 28 ans aurait été reçue par Emmanuel Macron fin février. Lors de leur échange, il lui aurait fait comprendre qu’il apprécierait grandement qu’elle interprète sur scène le registre d’Édith Piaf.

Une annonce qui a grandement fait jaser, surtout après la réaction de l’intéressée. Sur les réseaux sociaux, les internautes ont été nombreux à faire part de leur opinion et le débat a fait rage entre les fans d’Aya Nakamura et ses détracteurs. Si les premiers estiment qu’elle est tout à fait légitime pour reprendre le répertoire de la Môme devant près de 300 000 spectateurs, d’autres considèrent que la comparaison n’a absolument pas lieu d’être. Et ces derniers l’ont fait savoir en des termes qui pourraient bien tomber sous le coup de la loi.

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Aya Nakamura @ Getty Images

Quand l’extrême-droite s’en mêle

En effet, certains groupuscules d’extrême-droite s’en sont pris à l’artiste franco-malienne, comme le parti Reconquête ou Les Natifs. Ce collectif identitaire parisien a vivement contesté le supposé choix du président de la République et du comité d’organisation des JO. Sur X, ses membres ont publié une photo d’une dizaine d'entre eux, déployant une banderole sur laquelle on peut lire :

Y a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako.

Une publication à laquelle s’est empressée de réagir celle qui s'est clashée avec Cyril Hanouna, toujours sur X. Et elle a pu compter sur le soutien inconditionnel de ses fans, tandis que d’autres personnalités publiques, telles que Benjamin Biolay, Patrick Bruel, Kaaris ou encore Dadju, ont aussi pris sa défense. Mais les choses pourraient aller plus loin puisque la justice vient d’être saisie par des associations anti-racisme.

Une plainte déposée

Relayant une information de l’AFP, Le Parisien a révélé ce vendredi 15 mars qu’une enquête a été ouverte par le parquet de Paris après un signalement de la Licra, dénonçant des publications à caractère raciste visant l’interprète de Djadja. SOS Racisme a également annoncé avoir déposé plainte à la même date.

Au regard de la nature raciste de la banderole déployée par le collectif Les Natifs et des vagues de haine qui ont ciblé l’artiste, SOS Racisme saisit la justice afin qu’elle étudie si les faits d’incitation à la discrimination et de cyberharcèlement à caractère raciste sont constitués et susceptibles d’entraîner des poursuites.

Peut-on lire dans le communiqué de l’association.

"La séquence que nous venons de vivre est celle d’un racisme crasse envers une artiste ciblée du fait de sa couleur de peau", a jugé Dominique Sopo, le président de SOS Racisme, qui a poursuivi :

Au-delà, cette affaire est le signe d’une inquiétante offensive politique menée de longue haleine.

Rachida Dati a tenu à mettre en garde contre "les prétextes pour s’attaquer à quelqu’un par pur racisme" : "S’attaquer à une artiste pour ce qu’elle est, est inacceptable, c’est un délit", a rappelé celle qui a récemment été nommée ministre de la Culture.

L’enquête, ouverte après réception le 13 mars dernier du signalement de la Licra, a été confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH), a précisé le parquet.

Si le comité d’organisation des Jeux Olympiques s’est dit "très choqué par les attaques racistes visant Aya Nakamura ces derniers jours" et fait part de son "total soutien", il n’a toutefois pas souhaité confirmer ou démentir les informations de L’Express, afin de "laisser deux fois plus de surprises".

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