Gilbert Rozon est actuellement dans la tourmente. Le producteur canadien est accusé depuis 2017 d'agressions sexuelles par plusieurs femmes. Les plaignantes se sont même réunies et ont créé le collectif Les Courageuses. L'animatrice Julie Snyder fait également partie de celles qui pourraient avoir été abusées par l'ex-membre du jury de La France a un incroyable talent. Cependant, la justice n'a retenu qu'une seule plainte, qui a mené à un procès qui se déroule à Montréal depuis le 13 octobre 2020.

Gilbert Rozon prend la parole

Le fondateur du festival Juste Pour Rire a lui aussi tenu à témoigner, après les déclarations à la barre de la victime présumée. L'homme de 65 ans, qui a plaidé non-coupable, s'est remémoré cette fameuse soirée de 1980. Mais d'après lui, rien ne se serait passé comme l'a déclaré la plaignante, qui l'accuse de viol et d'agression sexuelle.

 Gilbert Rozon à son procès, PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE
Gilbert Rozon à son procès, PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Gilbert Rozon a d'abord reconnu avoir passé un petit moment avec la présumée victime dans un établissement de Saint-Sauveur, avant de l'inviter à finir la nuit dans la maison de l'une de ses amies, absente du domicile. Le sexagénaire a déclaré au micro de Radio-Canada :

Je la trouvais mignonne. Je pense qu'elle me trouvait mignon aussi. (…) C'est probablement moi qui l'ai invitée.

Après avoir échangé des baisers langoureux et des caresses avec l'accusé, la jeune femme aurait finalement refusé d'aller plus loin. Gilbert Rozon l'aurait alors, selon ses dires, envoyée dormir dans une chambre disponible, seule. S'il n'a toutefois pas nié avoir eu une relation sexuelle avec elle, il a ensuite expliqué que son accusatrice ne lui aurait pas laissé le choix et l'aurait pris de de court. Le Journal de Montréal a relayé la version du père de sept enfants :

Je me suis réveillé, elle était à califourchon sur moi en train de me faire l'amour. Elle regardait au loin, je me demandais si elle se faisait l'amour sur moi.

Et d'ajouter :

Je me suis laissé faire, j'ai pris mon plaisir. J'ai accepté mon sort parce que ça m'arrangeait.

L'accusation affirme quant à elle que Gilbert Rozon aurait en fait rejoint la plaignante dans la chambre pour l'obliger à avoir des rapports sexuels. Et c'est cette dernière qui se serait laissée faire pour en finir au plus vite et ne pas provoquer la colère du producteur.

Une affaire vieille de 40 ans

Ce vendredi 20 novembre, le procureur Bruno Ménard avait fermement réclamé la condamnation de Gilbert Rozon, jugeant que "sa défense défie la logique". La défense avait de son côté mis en avant les "incohérences" de la plaignante dans son récit des faits, qui seraient survenus en 1980. Un représentant du ministère public a d'ailleurs souligné :

On doit tenir compte du fait que c'était 40 ans en arrière.

Gilbert Rozon reste pour l'instant présumé innocent des faits qui lui sont reprochés, jusqu'au verdict qui sera rendu le 15 décembre prochain.