S'il n'était pas vraiment un inconnu dans le milieu du 7ème art, Ladj Ly a acquis la renommée internationale en 2019, année de sortie de son film Les Misérables. Adapté d'un court-métrage qu'il avait lui-même réalisé auparavant, le film traite des violences policières et de leurs répercussions sur les jeunes de quartier. Véritable succès, Les Misérables a remporté quatre Césars. Il a aussi obtenu une nomination aux Oscars dans la catégorie Meilleur film étranger.

Mais plus récemment, Ladj Ly vient de refaire parler de lui pour des raisons dont il se serait sans doute bien passé.

 Ladj Ly @ Éric Feferberg/AFP
Ladj Ly @ Éric Feferberg/AFP

Une association frauduleuse ?

Depuis maintenant près d'un an, Ladj Ly est dans le viseur des autorités. Les locaux de son association, La Cité des Arts Visuels, ainsi que son domicile ont été perquisitionnés le 21 janvier 2021. Comme l'a révélé France Télévisions le 26 janvier dernier. De nombreux documents ont été confisqués et sont actuellement scrupuleusement examinés par les enquêteurs.

Le réalisateur et son frère Amadou, nommé président de l'association, sont en effet accusés d'avoir détourné les subventions publiques versées à son association à des fins suspectes. Le montant s'élèverait à près de 200 000 euros.

Financée par des fonds publics et privés, La Cité des Arts Visuels dirige l'école de cinéma gratuite Kourtrajmé. Une école qui a pour but de former aux métiers du cinéma les jeunes des quartiers défavorisés.

Ladj Ly nie en bloc

Pour l'instant, le rôle exact des frères Ly dans cette affaire reste encore à déterminer. Leur avocate Julia Minkowski a déclaré à France Télévisions que ses clients avaient toutefois tenté de joindre les enquêteurs. Et ce, par courrier pour s'expliquer :

Après avoir été informés de cette enquête préliminaire, nous avons écrit aux policiers et au procureur pour demander à être entendus afin de pouvoir nous expliquer sur ces prétendues malversations que nous contestons et que l'affaire soit classée le plus vite possible.

Avant de préciser au Parisien que cette lettre était restée sans réponse et que les deux frères contestent toute malversation :

Mes clients nient toute malversation. Une telle enquête peut mettre en danger certains projets et le développement d'autres structures.

C'est en février 2020 qu'une enquête a été ouverte par le parquet de Bobigny pour “abus de confiance” et “blanchiment”.

Pour le moment, Ladj et Amadou Ly n'ont fait aucune déclaration.