Ah l’Olympia, cette salle mythique qui a vu défiler tant de stars. Et Roger Morizot en a aperçu un certain nombre. Lui qui a été le premier régisseur de l’Olympia de 1954 à 1988 a pu côtoyer de près des personnalités désormais devenues mythiques comme Jacques Brel et Édith Piaf.

 La salle de spectacle de l'Olympia @AFP
La salle de spectacle de l'Olympia @AFP

Il sort un livre, intitulé Je les ai tous vus débuter pour raconter ses 34 ans de parcours au sein de l’Olympia. Un livre notamment écrit sur les conseils de son ancien patron, le directeur général Bruno Coquatrix qui lui avait dit :

Écris ce qu’il se passe ici, moi je n’ai pas le temps mais il faudra bien que les gens sachent.

Roger Morizot avait ses chouchous

Finalement, à 91 ans, Roger Morizot a donc décidé de s’y mettre. Et pour la sortie de son ouvrage, il s’est confié au site Welcome to the Jungle dans un long entretien. Il y a raconté les débuts de l’Olympia, "ancienne salle de cinéma en perdition".

Il a aussi donné quelques noms parmi les artistes qu’il appréciait le plus comme Jacques Brel :

Il me jetait toujours un coup d’œil l’air de dire "moi je les emmerde et je fais ce que je veux". Ça j’adorais.

Ou encore Édith Piaf :

Piaf, elle m’appelait "ma petite gueule", elle était toujours après moi. Je connaissais toute sa vie… Elle m’engueulait parce que je ne rentrais jamais dans sa loge. Je lui disais que je n’avais pas le droit. Elle me répondait toujours que j’étais ici chez moi.

Et Claude François dans ses bêtes noires

Mais parmi toute les personnalités côtoyées, Roger Morizot garde forcément une rancoeur à l’égard de celles qu’il ne trouvait pas à la hauteur humainement parlant. Un nom vient immédiatement quand on lui demander d’évoquer ces personnalités :

Ah il y en a eu de sacrés têtes de lard… Claude François, par exemple, une ordure. J’ai failli lui mettre des coups à lui. Il parlait mal à ses danseuses, à ses musiciens, il insultait les techniciens… Mais dès qu’il a touché aux gens qui travaillaient à mes côtés je l’ai chopé par le col et je lui ai ordonné qu’il s’excuse auprès d’eux. Il a refusé et il est parti en trombe pour téléphoner à Coquatrix, lui dire que j’avais voulu le frapper. Coquatrix m’a convoqué dans mon bureau pour me demander des explications et je lui ai dit : "Je rentre chez vous dans votre bureau et je vous traite d’enculé, qu’est-ce que vous faites ?" Il était hébété (rires). Plus tard, Claude François est venu s’excuser devant tout le monde.

Au vu de ces mots durs bien des décennies après les faits, on se demande alors s’il fait partie de ceux qui manquent à Roger Morizot. On serait prêts à parier que non !