D'un point de vue économique, le secteur de l'hôtellerie-restauration a été l'un des plus touchés par la pandémie de Covid-19. La plupart des établissements a dû en effet fermer leurs portes pour une période encore indéterminée.

Le 14 mai dernier, le Premier ministre Édouard Philippe annonçait qu'aucune date de réouverture n'était prévue, afin "d'éviter le risque d'une deuxième vague". Cependant, selon Roland Héguy, le président de l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie, certains restaurants situés en zone verte pourraient bien accueillir de nouveau leurs clients à partir de "début juin".

"Il ne faut pas se précipiter"

Dans une lettre qui a été relayée par l'AFP, une soixantaine de chefs français, dont Michel Sarran, Gilles Goujon ou encore Marc Veyrat, se sont inquiétés du risque d'une reprise d'activité aussi hâtive, bien qu'ils puissent comprendre la motivation de leurs collègues :

Il ne faut pas se précipiter, rouvrir trop tôt, trop vite, tant que le virus circule, c'est dangereux. Nous devons avoir la certitude de garantir la pleine sécurité de nos employés et de nos clients. (...) Il est compréhensible que, poussés par le manque de chiffre d'affaire et le désespoir, certains confrères puissent se sentir capables d'ouvrir de suite, malgré ce danger.

Le 12 mai 2020, lors d'une interview pour Le Chef, Gilles Goujon rappelait déjà :

Le risque zéro n'existe pas. Rouvrir tant que le virus circule, c'est trop dangereux. (…) Je ne veux pas être un des auteurs de nouvelles contaminations. Soyons vigilants, n'acceptons pas de prendre de telles responsabilités.

Deux jours plus tard, c'est Philippe Etchebest qui faisait part lui aussi de ses interrogations sur le plateau de LCI :

Est-ce qu'on sera responsables de nos clients ? On sera responsable de nos employés, certes, mais il y a plein de points à éclaircir. (...) Il faut le faire vite car si on doit rouvrir le 2 juin, il faut qu'on sache maintenant pour se préparer à tout cela.