Cinq ans après les faits qui lui sont reprochés, le procès de Cédric Jubillar s’est ouvert ce lundi 22 septembre 2025, au tribunal d’Albi, dans le Tarn. L’homme de 37 ans est jugé pour meurtre sur conjoint, accusé d’avoir tué sa femme, Delphine Aussaguel, épouse Jubillar, qui lui aurait fait part de son envie de divorcer à l’été 2020. Le couple s’était marié en 2013 et élevait deux enfants, Louis et Elyah, respectivement âgés de 6 ans et 18 mois au moment du drame.

Dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, Cédric Jubillar appelle la gendarmerie pour signaler la disparition de son épouse, qui aurait quitté le domicile familial de Sagnac-les-Mines en pleine nuit, n’emportant que son téléphone portable. Seulement, au fil de l’enquête, Cédric Jubillar a fini par être considéré comme le principal suspect.

Mis en examen pour meurtre aggravé en 2021, il a été placé en détention provisoire, bien qu’il continue d’affirmer qu’il n’a rien à voir dans la disparition de la mère de ses enfants, dont le corps n’a jamais été retrouvé.

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Delphine et Cédric Jubillar @ DR

Des images interdites

Alors que la défense dénonce un dossier vide, l'accusation est, quant à elle, persuadée de détenir des éléments suffisamment incriminants pour que le père de famille soit reconnu coupable du meurtre de Delphine Jubillar. C'est d’ailleurs tout l'enjeu de ce procès, au cours duquel le prévenu a accepté d'être filmé et photographié dans le box. Mais après seulement deux jours d'audience, la cour a changé d'avis.

En effet, comme l’a rapporté France Bleu, la présidente du tribunal d'Albi vient d'interdire toute nouvelle captation d'images de Cédric Jubillar dans le box des accusés. Une décision radicale qui fait suite à la diffusion d’une séquence dans l'émission Quotidien, ce mardi 23 septembre.

On peut voir Cédric Jubillar en pleine discussion avec son avocate, Me Emmanuelle Franck, qui lui demande de baisser la tête au moment d’entrer dans le box des accusés. Ce à quoi Cédric Jubillar lui répond qu'il a déjà été photographié avec un rictus. L’extrait, auquel a été ajouté des sous-titres, a déclenché le courroux de ceux en charge de l'affaire.

Or, selon la loi, cela est formellement interdit. En dehors des "tours images", que l'accusé peut accepter ou refuser, toute captation sonore, audiovisuelle ou photo lors d'une audience est formellement prohibée.

Des conséquences qui agacent

La réaction des avocats de Cédric Jubillar a été immédiate. Me Alexandre Martin a ainsi dénoncé une atteinte grave à son client et a même annoncé qu'il avait l’intention de porter plainte contre l’émission animée par Yann Barthès. Le journaliste de l'émission a d'ailleurs perdu son accréditation pour le procès et plusieurs magistrats se sont agacés de ce faux pas, qui n’aurait pas dû se produire :

On se demande s’ils l’ont fait exprès par malhonnêteté intellectuelle ou si c’est seulement de la bêtise, une maladresse effectuée par des gens qui ne sont pas habitués, qui ne connaissent pas les règles.

A confié l'un d'entre eux, dans les colonnes de La Dépêche du Midi.

Pour rappel, 300 journalistes sont accrédités pour le procès de Cédric Jubillar, dont le verdict devrait avoir lieu le mois prochain. En attendant de connaître son sort, on apprenait récemment que Louis, le fils de Cédric et Delphine Jubillar, avait fait le choix d'abandonner son nom de famille, devenu "trop lourd à porter".