La disparition de Delphine Jubillar est malheureusement l’une des affaires criminelles françaises les plus médiatisées de ces dernières années, jusqu’à maintenant toujours non élucidée. Les faits remontent en 2020, quand dans la nuit du 15 au 16 décembre, Cédric Jubilar a appelé la gendarmerie à 4 heures du matin pour signaler la disparition de son épouse. Delphine Aussaguel, épouse Jubilar, se serait volatilisée après avoir quitté le domicile familial de Cagnac-les-Mines, dans le Tarn.
Malgré de nombreuses battues qui ont réuni des milliers de personnes, le corps de Delphine Jubilar n’a jamais été retrouvé. Cependant, au fil de l’enquête, Cédric Jubilar a fini par être considéré comme le principal suspect et a été mis en examen pour meurtre aggravé en 2021. Placé en détention provisoire, le peintre-plaquiste âgé de 37 ans n’a plus revu ses enfants, Louis et Elyah, depuis quatre ans, qui ont été placés chez leur tante, la sœur de Delphine Jubillar.
Une décision radicale
Une décision de justice que n'a jamais contestée le père de famille. "Heureusement qu'il y avait une famille présente et soutenante. Les enfants étaient déjà assez marqués, traumatisés par leur histoire. Donc, ça s'est imposé assez rapidement et ça fait l'unanimité. C'est quelque chose qui n'est pas contesté par Cédric Jubillar", a déclaré auprès de l’AFP Me Malika Chmani, l’avocate de Louis et Elyah, ce mercredi 17 septembre 2025.
Au moment de la disparition de leur maman, les enfants Jubilar étaient respectivement âgés de 6 ans et 18 mois. En novembre 2023, Cédric Jubillar a été renvoyé devant la cour d'assises pour le meurtre de son épouse.
Cinq ans après les faits, son procès s’est ouvert ce lundi 22 septembre 2025 et il ne faut visiblement pas s’attendre à de chaleureuses retrouvailles avec ses enfants. Ce mercredi 24 septembre, ces derniers ont maintenu leurs déclarations, affirmant avoir vu leur père vivement empoigner leur mère avant qu’elle ne s’évanouisse dans la nature.

Traumatisé par cette nuit d’horreur, Louis a toujours la même interrogation. "Quand pourra-t-il se recueillir sur un corps ?", a rapporté Me Malika Chmani, qui a révélé au passage que pour son entrée au collège, il avait fait un choix radical.
À 11 ans, le pré-ado ne veut plus porter le nom de son père, "trop difficile à porter". Quant à Elyah, la fillette "a voulu qu'on dise à son père qu'elle l'aimait, qu'elle voulait savoir où était sa maman", a poursuivi l’avocate, ajoutant que la petite fille a parfois "du mal à dormir car elle pense à sa maman".
Ce sont des enfants que l'on a vus grandir, évoluer. On peut dire qu'ils vont relativement bien compte tenu du contexte.
A expliqué Malika Chmani, qui a mis en avant "un oncle et une tante" qui leur apportent beaucoup de soutien et "qui ne les font pas grandir dans la haine d'un papa, qui sont d'une neutralité rare".
Pour autant, il y a toujours cette maman qui manque.(…) Mais ils essayent d'avancer comme ils peuvent."
Une famille brisée
Entendu par les enquêteurs, Louis Jubillar a choisi son camp malgré son jeune âge et n’attend que de pouvoir se recueillir sur la tombe de sa mère. Celle qui était en charge de veiller à ce que Louis et Elyah Jubillar évoluent dans de bonnes conditions a pris la parole devant la cour d’assises du Tarn.
Ce mardi 23 septembre 2025, l’administratrice responsable des enfants Jubilar a révélé à la barre quel regard ces derniers portaient sur l'affaire désormais. "Elyah a maintenant 6 ans, elle est rentrée en classe de CP. Elle ne sait pas si sa mère est décédée ou pas. Elle rencontre des problèmes d’endormissement liés à cette question. (…) Récemment, elle a eu en cadeau une baguette magique. Depuis, elle explique avoir tenté avec la formule magique Abracadabra de faire réapparaître Delphine."
De son côté, Louis, âgé désormais de 11 ans, vit très mal cette situation et serait "très en colère contre son père, depuis cet été".
Il est convaincu que sa mère est décédée et que 'c’est (son) père qui l’a fait'. Louis attend de savoir où est le corps de sa mère. Il aimerait pouvoir se recueillir dans un lieu, et c’est vous, Monsieur Jubillar, qui pouvez lui apporter des réponses.