Didier Raoult ne devrait pas avoir gain de cause. Le président de l'IHU Méditerranée, promoteur du traitement à la chloroquine pour lutter contre le Covid-19 a tenté de s'appuyer sur "les gens", opposés aux élites ces derniers jours. Mais, après la publication d'une nouvelle étude remettant en cause l'intérêt de la chloroquine et pointant même sa dangerosité, le couperet est tombé. Olivier Véran a décidé l'interdiction de la molécule pour traiter la maladie.

Olivier Véran prévient Didier Raoult

Pour prendre cette décision, il s'est appuyé sur les recommandations du Haut conseil de la santé publique. Mais, interrogé ce mercredi 27 mai à l'occasion d'une conférence de presse, le ministre de la Santé souligne avoir prévenu le professeur Didier Raoult.

Je l’ai appelé hier. On en a parlé. Je l’ai prévenu de ma décision. Ce n’est pas ma décision, c’est une décision certes que je prends, mais sur la base des recommandations scientifiques.

Il faut dire que l'Organisation mondiale de la santé a aussi pris position contre la chloroquine il y a quelques jours en suspendant temporairement tous les essais cliniques de ce traitement.

Il n’y a pas d’arguments étayés permettant de vérifier si ce traitement est efficace. Néanmoins, les études cliniques qui sont en cours vont pouvoir se poursuivre. Par ailleurs, je peux vous dire que ce traitement, en pratique courante, est extrêmement peu prescrit depuis la fin du mois de mars

poursuit Olivier Véran. Pour l'ancien neurologue de l'hôpital de Grenoble, cette prise de position intervient à l'issue de plusieurs passes d'armes avec Didier Raoult. Ainsi, début mai sur BFMTV, il avait vivement réagi aux pronostics de l'infectiologue qui estimait qu'il n'y aurait pas de deuxième vague.

Je préfère me référer à des experts qui ne disent pas qu’il y aura moins de morts du coronavirus que par accidents de trottinette ! Ou qui ne disent pas qu’il n’y aura pas de seconde vague après avoir dit qu’il n’y aurait pas de première. Ce n’est pas très responsable et je le lui dirai.