Alors que la procédure judiciaire visant Achraf Hakimi entre dans une phase décisive, les paroles d’un proche prennent un relief tout particulier. Entendu par les enquêteurs au printemps 2023, Kylian Mbappé, ami personnel d’Achraf Hakimi, avait livré un témoignage précis sur ce que le joueur marocain lui avait confié peu après les faits. Ces éléments viennent d’être dévoilés par L’Équipe, à un moment où le parquet de Nanterre réclame la mise en accusation d’Hakimi pour viol.
L’attaquant français, entendu en avril 2023, a évoqué avec franchise ce que son ami lui avait rapporté. D’après ses propos, Hakimi aurait décrit une interaction consentie avec la jeune femme à l’origine de la plainte.
"Il m’a dit qu’il y avait eu des caresses mutuelles sur des parties intimes, mais qu’à aucun moment, il n’avait ressenti un refus de la part de cette jeune femme Il m’a dit que finalement ils n’avaient pas couché ensemble sans me dire pour quelle raison", a confié Mbappé aux autorités.
Une affaire qui prend une tournure judiciaire plus lourde
Le 1er août 2025, le parquet de Nanterre a confirmé avoir demandé le renvoi d’Achraf Hakimi devant la cour criminelle départementale des Hauts-de-Seine. Une étape judiciaire clé qui ouvre la voie à un éventuel procès, où la peine encourue pourrait aller jusqu’à 15 ans de prison. Le parquet a déclaré : "Il appartient désormais au magistrat instructeur de prendre sa décision dans le cadre de son ordonnance."
Mis en examen le 3 mars 2023, Hakimi est resté sous contrôle judiciaire depuis lors. L’affaire a éclaté après que la plaignante a rapporté aux autorités s’être rendue au domicile du joueur, à la suite d’échanges sur Instagram. C’est là qu’elle affirme avoir subi une agression sexuelle. Hakimi nie formellement ces accusations.
Un portrait qui tranche avec les accusations
Dans son témoignage, Mbappé a également tenu à défendre le caractère de son ami, insistant sur son comportement, y compris en contexte festif :
"Achraf Hakimi est respectueux avec les femmes. Même alcoolisé, je ne l’ai jamais vu avoir un comportement déplacé. Même les fois où je n’ai pas assisté à certaines scènes, je n’ai jamais eu de retour d’amies qui me disaient qu’Achraf s’était mal comporté ou qu’il avait dépassé les limites."
Ce portrait contraste avec la version des faits portée par la plaignante. Pour la défense d’Hakimi, la piste d’une "tentative de racket" a été évoquée très tôt dans la procédure. Me Fanny Collin, son avocate, a réagi à la demande de renvoi du parquet : "Nous demeurons avec Achraf Hakimi aussi sereins qu’à l’ouverture de la procédure. Si ces réquisitions devaient être suivies, nous exercerions évidemment toutes les voies de recours."
Du côté de la partie civile, l’émotion est tout autre. Me Rachel-Flore Pardo, avocate de la plaignante, s’est dite soulagée : "L’immense soulagement" a été le mot choisi pour qualifier la réaction de sa cliente face à la perspective d’un procès.