Star incontestée du R&B durant les années 90 et 2000, R. Kelly traînait cependant une funeste réputation de prédateur sexuel et d'amateur de jeunes filles. Déjà impliqué dans de nombreuses affaires de mœurs, il avait néanmoins toujours été innocenté par la justice. Mais les choses ont pris une nouvelle tournure en 2019, lors de la mise en ligne du documentaire Surviving R. Kelly, sur la plateforme Netflix. Plusieurs femmes avaient accusé le chanteur de les avoir droguées, abusées sexuellement et même séquestrées, pour certaines d'entre elles. Des témoignages qui n'ont pas échappé à la police, qui a alors décidé de se pencher sur l'affaire.

Après les dépôts de plainte de six femmes et deux hommes, R. Kelly a été jugé en août 2021 pour enlèvement, intimidation, subornation de témoin et extorsion. En juin 2022, il a été condamné à trente ans de prison, auxquels ont été ajoutés vingt ans supplémentaires pour pédopornographie et exploitation sexuelle de mineurs, qu’il purge dans un établissement pénitentiaire de Butner, en Caroline du Nord. Un verdict qui a signé la fin de carrière de celui qui a été accusé d'inceste par sa fille.

R. Kelly, cible d’un complot ?

Mais pour le moment, l’artiste de 58 ans, qui avait exigé un nouveau procès, craint plutôt pour sa vie. En effet, ce mardi 17 juin 2025, ses avocats ont déposé une nouvelle demande de libération conditionnelle, arguant l'idée qu'il serait en danger de mort derrière les barreaux."Il existe désormais des preuves explicites montrant que les responsables chargés de la protection des détenus ont planifié l'assassinat de R. Kelly", a affirmé Me Beau B. Brindley, tandis que l'interprète d'I Believe I Can Fly évoque sans prendre de pincettes être la cible un véritable "complot meurtrier".

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R. Kelly et ses anciens avocats @ Nuccio Dinuzzo/Getty Images

R. Kelly a dû être hospitalisé le 12 juin dernier après avoir reçu une dose excessive de médicaments, lorsque placé à l'isolement. Il se serait réveillé le lendemain, étourdi et seul dans sa cellule, avant de perdre connaissance et de s’effondrer au sol. Transporté en urgence à l'hôpital de l'université de Duke, l’ex de la chanteuse Aaliyah est resté alité durant deux jours.

Après avoir été placé en isolement, le personnel pénitentiaire lui a administré une "quantité surdosée" de médicaments le 12 juin par rapport à ses doses normales de médicaments contre l’anxiété et le sommeil, ce qui a conduit à son hospitalisation le vendredi 13 juin.

A relayé le média USA Today, qui a pu consulter le dossier médical de l’intéressé.

Parce que la quantité de médicament qu’on lui a administré aurait pu lui être fatale, R. Kelly a ainsi demandé, pour la troisième fois depuis son incarcération, d'être placé en détention à domicile. Une requête de nouveau rejetée par la justice, qui a expliqué que la star déchue a pris l'habitude de se placer en victime, et qu'il s'agit "du comportement d'un agresseur et d'un maître de la manipulation."

La tête de R. Kelly mise à prix ?

Cette nouvelle demande arrive une semaine après que les avocats de R. Kelly ont demandé en urgence une libération immédiate de leur client, à la suite du témoignage d’un détenu, qui aurait été recruté pour l’éliminer. Ancien membre d’un gang suprémaciste et en phase terminale de cancer, Mikeal Glenn Stine affirme avoir été approché par trois gardiens qui lui auraient demandé d'assassiner R. Kelly, en échange d’une remise de peine :

On m’a demandé de le tuer. On m’a dit que Kelly était un violeur d’enfants et qu’il devait mourir. Qu’on me couvrirait.

Aurait-il écrit sous serment, comme l’a rapporté Le Parisien.

Mais selon ses dires, Mikeal Glenn Stine aurait finalement refusé la mission, car après avoir observé le comportement du chanteur, il ne croyait plus à sa culpabilité.

Malgré la gravité de ces accusations, les autorités américaines n’ont pas été convaincues. Le bureau du procureur fédéral a ainsi réagi, qualifiant l’ensemble des déclarations de Mikeal Glenn Stine d’“infondées, invraisemblables et destinées à semer la confusion”. Du côté du Bureau fédéral des prisons, qui n’a pas souhaité répondre aux sollicitations des médias, en revanche, c’est silence radio.

La tentative de la dernière chance

Si R. Kelly n’obtient pas gain de cause, il n’hésitera pas à jouer sa toute dernière carte pour sauver sa vie. En effet, Me Beau Brindley a fait savoir qu’il avait déposé une demande de grâce présidentielle auprès de Donald Trump, estimant que “c’est la seule personne capable de faire preuve de courage et d’intervenir dans un dossier aussi sensible".

C’est notre dernière chance de sauver sa vie. Nous ne cherchons pas à fuir la justice, mais à éviter une exécution silencieuse.

A-t-il ajouté.

Pour rappel, il y a quelques semaines, le président américain avait déclaré qu'il étudierait d'un peu plus près le dossier de P. Diddy, actuellement jugé pour trafic sexuel et extorsion. Une déclaration qui n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd.

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Donald Trump @ Getty Images

Pour l’heure, le département de la Justice n’a confirmé ni la réception ni l’examen d’une telle demande. En parallèle, la justice de l'État de l’Illinois doit délibérer dans les prochains jours à propos d’une autre demande de remise en liberté de R. Kelly, pour raison médicale.