Jean-Luc Mélenchon n’en est pas à sa première sortie controversée mais cette fois-ci, il se pourrait que ses mots aient dépassé sa stratégie. Celui qui se repose sur le choc provoqué par ses déclarations et un flirt avec les limites du politiquement correct pour faire ressortir son côté proche du peuple qu’il entend défendre est peut-être allé trop loin cette fois-ci.

Jean-Luc Mélenchon complotiste ?

Invité le 6 juin sur France Inter, Jean-Luc Mélenchon a en effet fait une déclaration aux relents aigres de complotisme :

Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle vous aurez un grave incident ou un meurtre. Ça a été Merah en 2012, ça a été l’attentat la dernière semaine sur les Champs-Elysées (Il parle ici du policier Xavier Jugelé tué en avril 2017)… Vous vous rappelez de tout ça, c’était la dernière semaine. Avant on avait eu papy Voise (Il évoque ici Paul Voise, un retraité agressé chez lui en avril 2002) dont plus personne n’a entendu parler après. Donc tout ça c’est écrit d’avance. Nous aurons le petit personnage sorti du chapeau, nous aurons l’événement gravissime qui va une fois de plus permettre de montrer du doigt les musulmans et d’inventer une guerre civile. Voilà.

Des phrases qui n’ont pas manqué de faire réagir très vivement tant elles manquent de respect aux victimes des différents attentats et faits divers évoqués par le chef de file des Insoumis.

"Ils nient que les assassins font leur coup au moment qui fait parler d’eux"

Et ce n’est pas que le milieu politique qui a riposté. Le milieu associatif a lui aussi fait savoir ce qu’il pensait de cette sortie de Jean-Luc Mélenchon. Ainsi, Alain Jakubowicz, président de la Licra, a écrit sur Twitter :

Les atrocités commises par Merah réduites à une machination électorale pour montrer du doigt les musulmans… Le discernement de Mélenchon est-il altéré ou aboli ?

Jean-Luc Mélenchon a réagi en fin de journée, prétendant ne pas comprendre la polémique autour de ses propos :

Les complotistes anticomplotistes sont de sortie. Ils nient que les assassins font leur coup au moment qui fait parler d’eux. Propos ineptes. À moins que ce soit pour les couvrir.