Thierry Ardisson ne cache pas son passé de toxicomane. Le présentateur s’est confié dans l’émission Accès Direct sur France Bleu sur son addiction aux drogues dures et raconte l’engrenage qui l’a mené jusque-là :

Comment il est tombé dans la drogue

Quand j'ai eu mon bac, j'avais 16 ans, je suis parti à Juan-les-Pins et au bout de dix jours, je n'avais plus d'argent. Et je suis tombé sur un mec qui m'a dit : ”Qu'est-ce que vous foutez là ? Vous voulez un boulot ?” Et je suis devenu disquaire - à l'époque on ne disait pas disc jockey - au Whisky à gogo, et j'ai découvert la musique et j'ai découvert la nuit. Une fois que j'avais fini mon boulot à Juan-les-Pins, on allait à Cannes dans des endroits louches.

C’est donc très jeune que Thierry Ardisson a commencé à consommer de la drogue. Il explique, ensuite, qu’à cette époque les drogues dures étaient peu répandues :

Honnêtement, on a été la première génération à avoir la drogue en vente libre. Avant nous, la drogue, l'héroïne, c'était réservé aux jazzmen afro-américains. Personne n'en prenait. Certains prenaient de l'opium, comme Cocteau, mais ce n'était pas courant.

"J’en ai chié" : il s’en est sorti sans aide médicale

Thierry Ardisson poursuit et raconte que dans les années 70, il n’y avait pas ou peu de prévention sur les drogues dures comme l’héroïne ou la cocaïne.

Aujourd'hui, les gens, on leur dit : ”Fais gaffe, l'héro, c'est très dur d'en sortir, la cocaïne, ça va te bouffer la matière blanche du cerveau, la myéline.” On sait ce que ça fait. Nous, on s'est jeté dedans la tête la première.

Il explique, ensuite, comment il a finalement réussi à se sortir des drogues dures en évitant la cure de désintoxication et les médicaments spécialisés :

Moi, j'ai quitté la France, je n'ai pas voulu médicaliser le truc. Je n'ai pas voulu aller à l'hôpital prendre de la méthadone et tout ça. Je ne voulais pas me considérer malade, ce qui était le cas malheureusement. J'étais parti aux États-Unis, dans un endroit où j'étais sûr de ne pas en trouver. Mais j'en ai chié pendant trois mois.

En effet, Thierry Ardisson avait dévoilé, il y a quelques années, qu’il était parti en Californie où il avait fait du sport tous les jours pendant trois mois, ce qui aurait vaincu son addiction. Mais il tient à rappeler à quel point c’est une épreuve :

Je m'en suis sorti, mais c'est ce que j'ai fait de plus dur dans ma vie honnêtement. L'héro, au début, on en prend pour être bien, puis au bout d'un moment, on en prend pour ne pas être mal…

Il conclut en adressant un message aux jeunes :

On n'est plus dans les années 70, on sait ce que ça fait, n'en prenez pas.