Depuis le 13 mai dernier, le Festival de Cannes bat son plein, avec son lot de stars qui défilent sur la Croisette. Si l’évènement était initialement réservé aux grands noms du cinéma venus présenter leurs films, les influenceurs sont désormais nombreux à fouler le tapis rouge. Ces dernières années, on a ainsi pu apercevoir Squeezie, Michou, Enjoy Phoenix, Poupette Kenza, Carla Moreau ou bien Greg Yega prendre la pose devant les photographes, bien qu’ils soient tous étrangers au milieu du cinéma. De quoi en agacer certains.
Léna Situations, première influenceuse française à avoir été invitée au Met Gala, peut elle aussi se vanter d’être régulièrement conviée au Festival de Cannes. Suivie par des millions d’internautes sur les réseaux sociaux, Léna Mahfouf, de son vrai nom, a lancé sa chaîne YouTube en 2017 et s’est rapidement constituée une solide communauté de fans, auxquels elle prodiguait ses bons conseils en matière de mode, beauté et lifestyle.
Sept ans plus tard, la jeune femme de 27 ans est devenue une star incontournable de la célèbre plateforme et a été considérée par le magazine Forbes comme "une représentation de la nouvelle génération de leaders du personal branding et du business stratégique". Un parcours remarquable pour celle qui est diplômée d'une école de marketing et a débuté en créant un blog sur Internet.

Un manque de diversité évident ?
À l’occasion du Festival de Cannes, Léna Situations était l’invitée d’Élise Lucet, dans son émission Derush, diffusée sur YouTube. Au cours de l’entretien, la journaliste de France Télévisions a ainsi interrogé l’influenceuse sur la représentation des femmes en France dans le milieu de la mode et de la publicité, notamment en ce qui concerne celles issues de l’immigration : "C’est drôle, j’étais avec ma team hier, on n’est que des meufs, que des noires ou des arabes, et la journaliste m’a demandée : "Mais c’est un choix ?"", s’est d'abord souvenue la jolie brune, qui a ensuite mis les choses au clair :
Mais non ! Ce n’est même pas un choix de discrimination positive, c’est juste quand je rencontre une femme talentueuse, je la veux dans ma team et peu importe sa taille, sa couleur de peau ou ses origines, évidemment.
D’ailleurs, Léna Situations estime que les réseaux sociaux ont joué un rôle clef sur la question de la diversité et permis de faire évoluer les mentalités, en faisant se délier les langues :
C'est une fois que la conversation a pu être ouverte avec tout le monde sur les réseaux sociaux que des minorités ont pu dire : "Excusez-moi, ça va, on ne vous dérange pas ? On est complètement invisibilisées depuis des années".
Et d’ajouter qu’"il y a des paroles qui se retrouvent" :
De la même façon que moi, aujourd'hui, je peux apparaître sur les campagnes publicitaires sans faire un 32 et sans être une blonde aux yeux bleus. Je n’ai pas envie de reproduire un schéma qui, je pense, a complexé, toute ma génération.
"Une version maghrébine acceptée par la publicité en France"
Lancée dans ses déclarations, la compagne de Sébastien Frit, alias Seb la Frite, affirme avoir étudié toutes ces questions au sein de sa propre marque "mais, on est une mini-marque, ce qui compte, ce sont les grandes enseignes", estime-t-elle.
Il faut se dire aussi qu'il y a cette notion maintenant de "quotas". Je peux me retrouver sur une campagne parce que je vais ramener le côté diversité. Ok, je suis une femme maghrébine, mais je suis une version maghrébine acceptée par la publicité en France.
Et d’expliquer que son physique a certainement beaucoup joué dans son ascension fulgurante. "Je pense vraiment que si j'étais une femme voilée avec des traits plus… Ce que pensent les Français être "rebeu", je n'aurais pas du tout les mêmes opportunités que j'ai aujourd'hui", a-t-elle lâché, bien qu'elle ne se dise pas vraiment satisfaite de l'évolution de la perception des femmes d'origine maghrébine en France.
Parce qu'il faut aller encore plus loin. C'est bien que j'aie ma place aujourd'hui, mais ce n'est pas suffisant.
Ce vendredi 23 mai, Léna Situations a pris la parole après son apparition à la 79ème édition du Festival du Cannes, où elle est arrivée vêtue d’une longue robe blanche et ample, signée The Row, la marque des sœurs Olsen. Une tenue sobre, qui a scandalisé Christine Kelly, mais qui était pourtant conforme aux nouvelles règles de la direction du festival, qui vient de prendre des mesures inédites concernant sa politique vestimentaire. En effet, comme indiqué il y a quelques semaines, "la nudité et les robes dont le volume entrave la bonne circulation des invités" sont désormais interdites lors de l'évènement.
Léna Situations répond aux critiques
Cependant, ce look a déclenché une petite polémique sur les réseaux sociaux, certains internautes assimilant le modèle de la robe à une tenue islamique. Ainsi, Déborah Abisror-De Lieme, cadre du parti Renaissance, a écrit sur son compte X, avant de faire machine arrière et de présenter ses excuses à Léna Situations : "L’entrisme passe d’abord par les codes vestimentaires, (…) Nos mères se sont battues pour que nos jupes puissent être courtes !".
Une publication qui n’a pas échappé à l’intéressée, qui n’a pas tardé à réagir sur son compte Instagram :
Pendant ce Festival de Cannes, j’ai appris que selon certains j’étais enceinte… Et que j’avais rejoint les Frères musulmans. Grosse pensée à toutes les femmes, car s’il y a bien une chose que je continue d’apprendre, c’est qu’on ne plaira jamais à tout le monde.
A-t-elle écrit en légende d’une photo, où elle prend la pose de profil.
"Une pensée à nos mères qui ont marché pour que nous puissions CHOISIR nos vêtements. Merci. Et une pensée encore plus grande aux femmes musulmanes qui vivent ces jugements au quotidien mais sans le soutien d’Internet pour les défendre", a-t-elle conclu.
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