Emmanuelle Seigner avait l'opportunité de rejoindre l'Académie des Oscars. Mais, l'actrice française a choisi de leur claquer la porte au nez. Elle leur explique pourquoi.

Une conséquence de l'affaire Weinstein

C'est un véritable camouflet pour l'Académie des Ocars. Celle-ci avait décidé d'inviter Emmanuelle Seigner à rejoindre ses rangs. Mais, celle-ci a refusé pour défendre son époux Roman Polanski, récemment exclu. Elle justifie sa décision dans une lettre publiée par le Journal du Dimanche.

L’Académie américaine des arts et des sciences du cinéma me propose de la rejoindre, en compagnie d’autres actrices, au nom d’une féminisation par ailleurs nécessaire. Qui peut croire que je ne me sente pas concernée par l’égalité des femmes et des hommes ?

Ce mouvement de l'Académie des Oscars fait suite à l'affaire Weinstein. Mais, c'est aussi la raison du refus d'Emmanuelle Seigner. En effet, son mari depuis 29 ans a été exclu en vertu d'un règlement établi suite à cette affaire.

Féministe, je le suis depuis toujours, mais comment puis-je faire semblant d’ignorer que l’Académie, il y a quelques semaines, a mis à la porte mon mari, Roman Polanski, pour satisfaire l’air du temps. La même Académie l’avait récompensé de l’Oscar du meilleur réalisateur pour Le Pianiste en 2003. Curieuse amnésie !

Pour rappel, Roman Polanski a plaidé coupable en 1977 pour avoir eu une relation illégale avec une enfant de 13 ans. Après une procédure à l'amiable, des chefs d'accusation plus grave avaient été abandonnés. Mais, le conseil des gouverneurs de l'Académie a choisi de l'exclure le 3 mai dernier. Au même moment que Bill Cosby, un autre personnage polémique.

Cette Académie pense probablement que je suis une actrice suffisamment arriviste, sans caractère, pour oublier qu’elle est mariée depuis vingt-neuf ans avec l’un des plus grands metteurs en scène. Je l’aime, c’est mon époux, le père de mes enfants. On le rejette comme un paria et d’invisibles académiciens pensent que je pourrais "monter les marches de la gloire" dans son dos ? Insupportable ­hypocrisie ! Roman n’est en rien cette caricature machiste, symptôme du mal qui ravagerait le cinéma

conclut-elle ainsi sa lettre. Un message clair et net.