Ce dimanche 21 mai, Ramzy Bedia était l’invité de Sept à huit pour le "portrait de la semaine". L’acolyte d’Éric Judor a répondu aux questions d’Audrey Crespo-Mara et a abordé plusieurs sujets avec la journaliste. Ramzy Bedia a ainsi accepté de revenir sur son enfance, les sacrifices que son père a fait pour élever ses enfants dans les meilleures conditions ou encore, la question de l’intégration. Mais aussi comment, grâce à l'humour, il est parvenu à se faire accepter.

C’est en 1962, à la fin de la guerre d’Algérie, que la famille Bedia arrivent en France. Et le père de l’acteur de 51 ans avait à cœur à ce que son petit Ramzy et le reste de ses enfants "soient comme les autres" : "J’allais à l’école catholique, je faisais mes prières tous les matins (…) et le soir, je voyais mon père le front sur le sol en train de prier", a commencé Ramzy Bedia. Et d’ajouter :

Il me disait : « Tais-toi et intègre-toi ». À l’époque, c’était comme ça.

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Ramzy Bedia @ DR

L’ humour pour mieux se faire accepter

En plus d’avoir connu des difficultés d’intégration au niveau culturel, Ramzy Bedia s’est longtemps senti différent de ses petits camarades de classe, qui n’avaient pas le même train de vie que lui. En effet, la famille Bedia, composée de onze personnes, ne vivait qu'avec l'unique salaire du chef de famille :

On était à Gennevilliers, dans une banlieue difficile.

A indiqué le comédien, avant de révéler que son père a continué à travailler "jusqu’à ses 80 ans" en tant que chauffeur de taxi afin de pouvoir payer les frais d’inscription de son école privée.

Dans cet établissement, Ramzy Bedia a été quelque peu "mis de côté" : "Je n’ai pas les bonnes chaussures, je n’ai pas les bons amis, je n’ai pas la mobylette…", s'est-il souvenu. C’est finalement par hasard que l’adolescent de l’époque se rend compte que ses talents d’humoriste pourraient l’aider à remédier au problème. Un jour, il apprend qu’un groupe d’élève organise une fête. Et c'est le déclic :

J’entends : "On n’a qu’à inviter Ramzy, il nous fera rire". C’est ce jour-là que j’ai compris.

A expliqué celui qui est devenu papa pour la troisième fois en 2020.

C’est comme ça qu’il a enfin pu se faire des amis. Il a même commencé à se faire remarquer par les filles, ce qui n'était pas pour lui déplaire : "Elles te pécho pas, mais te regardent déjà…", s’est il amusé.

Ramzy Bedia, adepte de la tolérance

Sous couvert d’humour, le grand frère de Melha Bedia a souvent dénoncé l’intolérance et les problèmes d’intégration dans des rôles comiques. Comme dans les films Il reste du jambon ?, réalisé par son ex-compagne Anne Depétrini, ou bien Coexister, de Fabrice Éboué. Mais il lui arrive parfois de retrouver son sérieux pour traiter le sujet. Ainsi, l’an dernier, il racontait qu’il s’était fait "tabasser par des flic, comme par des skinheads" lorsqu’il était plus jeune, alors qu’il n’était "ni turbulent, ni délinquant".

En début d'année, au cours d’un entretien accordé à Libération, Ramzy Bedia a évoqué le projet d’un film dont il a déjà fini d’écrire scénario. Et le titre qu’il a choisi est assez évocateur puisque le long-métrage devrait s’intituler Le jour où tous les Arabes seront partis.

Et on va voir, vu que c’est nous le problème, si ça va tout régler.