Jean-Marie Le Pen devait être jugé ce mercredi 12 juin 2018 à Paris pour provocation à la haine ou à la violence et pour injure publique. Ses propos sur la communauté homosexuelle ont en effet fait l’objet d’une plainte de l’association Mousse. Celle-ci lutte contre les discriminations sexuelles.

Si son procès avait déjà été reporté (il devait initialement avoir lieu en février, ndlr); il a une nouvelle fois dû être remis à plus tard. Si la première fois, le report a été dû à une indisponibilité de dernière minute de son avocat, cette fois-ci, c’est l’état de santé de l’accusé qui est entré en jeu. À l’aube de ses 90 ans, le cofondateur du Front national a été hospitalisé pour « fatigue générale » depuis mardi 12 juin. C’est son conseiller Lorrain de Saint Affrique qui a appris la nouvelle à l’AFP. Il a précisé que le père de Marine avait participé à cinq heures de dédicaces de ses mémoires dimanche dernier. Il devrait rester en observation jusqu’à lundi.

Le procès devrait donc finalement se dérouler le 3 octobre prochain.

Jean-Marie Le Pen : Les propos homophobes qui ne passent pas !

Jean-Marie Le Pen a, depuis des années, pris l’habitude de partager ses pensées, souvent controversées, dans ses vidéos Journal de bord. En mars 2016, il avait notamment fait un rapprochement entre l’homosexualité et la pédophilie.

Je crois que la pédophilie, qui a trouvé ses lettres de noblesse... interdites mais tout de même dans l'exaltation de l'homosexualité, met en cause toutes les professions qui approchent l'enfance et la jeunesse.

En décembre de la même année, il avait donné son avis au Figaro sur la présence d’homosexuels au Front National.

Les homosexuels, c'est comme le sel dans la soupe. S'il n'y en a pas assez c'est un peu fade, s'il y en a trop c'est imbuvable.

Enfin, il avait choqué en avril 2017 en revenant sur l’hommage rendu au policier Xavier Jugelé. Ce dernier avait été tué par un islamiste sur les Champs-Élysées. Jean-Marie Le Pen a regretté la présence trop importante de son compagnon lors de la cérémonie.

La participation de son conjoint et le long discours qu'il a prononcé institutionnalisaient en quelque sorte le mariage homosexuel, l'exaltaient de façon publique Je pense que cette particularité familiale doit être tenue à l'écart de ce genre de cérémonie qui gagnerait elle-même à plus de discrétion.

L'avocat de l'association Mousse souhaite faire prendre conscience que « lorsque l'on critique l'homosexualité, on critique l'homosexuel lui-même ».

Pour le moment, ce délit (la provocation à la haine) n'a lieu que lorsqu'il s'applique à autrui. Or, ce genre de propos incite les homosexuels à se haïr eux-mêmes, notamment les plus jeunes qui n'ont pas fait leur coming out.

Qu’en pensez-vous ?