Nous en sommes en 2003. Cette histoire abracadabrantesque débute par un bruit de couloir relayé par L'Express. Le Président de la République de l'époque, à savoir Jacques Chirac, porterait un appareil auditif.

Et l'affaire ne s'arrête pas en si bon chemin. Profitant de la présence de Roselyne Bachelot dans les locaux de RTL, les journalistes lui posent la question fatidique. Ils comptent sur le fait que la ministre de la Santé n'a jamais eu la langue dans sa poche. Pourtant, en répondant positivement, elle va s'attirer les foudres de tout le clan Chirac.

A commencer par Jacques Chirac. En effet, ce dernier ne se gène pas pour la recadrer en lui déclarant sans ciller

Tu sais, je n’ai pas d’appareil, j’ai simplement un petit pansement dans l’oreille.

"L’omerta s’est mise en place"

La suite, c'est Béatrice Gurrey qui la raconte dans son enquête édifiante sur l'illustre famille Chirac.

Claude ne l’appellera plus jamais, alors qu’elle l’avait choisie personnellement pour être la porte-parole de campagne de son père, en 2002.

écrit Béatrice Gurrey dans son livre Les Chirac.

En effet, alors qu'elle était la porte-parole du candidat Chirac en 2002, Roselyne Bachelot devient persona non grata. Pire, elle ne sera plus jamais sollicitée par l'équipe de communication de Jacques Chirac.

Quant à l'épouse de l'ancien président, elle glissera à Roselyne Bachelot une remarque cinglante qui figera l'intéressée sur place.

Vous en faites de belles, madame.

Même l’Élysée tentera de rattraper la chose en publiant un communiqué pour le moins étrange :

Le président n’est pas appareillé et s’il a testé un appareil, un jour, pour son confort, visiblement cela n’a pas été concluant

Enfin, le principal concerné résumera ce tollé assourdissant à sa sauce. Avec une sacrée dose d'humour, comme d'habitude.

Je ne vais pas mettre ce truc dans mon oreille. J’entends très bien. Et puis ça me permet de ne pas entendre un tas de cons.