La remise en cause du droit à l'avortement a sérieusement alimenté les débats ces derniers mois outre-Atlantique. Ce qui est remis en question par le parti des Républicains et tous les conservateurs, de manière plus générale, c'est l'arrêt Roe v. Wade rendu en 1973 par la Cour suprême. Cet arrêt considère que le droit d'une femme à l'avortement relève du droit à la vie privée protégé par le IVe amendement. Depuis cette décision, l'avortement était ainsi autorisé dans tous les états.

Cet arrêt a finalement pu être annulé le vendredi 24 juin dernier. Et si cette annulation a été rendue possible, c'est parce qu'au cours de ces dernières années la Cour suprême a été acquise aux juges conservateurs. En effet, lors de son mandat, Donald Trump a donné une couleur très conservatrice à la plus haute juridiction des États-Unis en proposant notamment la candidature d'Amy Coney Barrett. Désormais, la Cour suprême compte six juges conservateurs et trois juges progressistes.

Olivia Rodrigo pousse un gros coup de gueule

Outre-atlantique, nombreuses sont les personnalités publiques à avoir dénoncé la révocation de cet arrêt. C'est notamment le cas de la jeune chanteuse Olivia Rodrigo. Cette dernière a poussé un gros coup de gueule ce samedi 25 juin lors du festival Glastonbury. Alors qu'elle se produisait sur scène, Olivia Rodrigo s'est directement adressée aux juges de la Cour suprême :

On vous déteste.

Et celle-ci d'ajouter :

Je suis effondrée et terrifiée, parce que de nombreuses filles et femmes vont mourir à cause de cette décision. Je voudrais dédicacer cette chanson à cinq membres de la Cour suprême, qui nous ont montré qu'en fin de compte, ils n'en ont rien à faire de la liberté.

La chanteuse américaine a ensuite interprété la célèbre chanson de Lily Allen "Fuck you" accompagnée de cette dernière. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les deux artistes n'ont pas manqué de viser les juges de la Cour suprême via les paroles de la chanson.

Un pays profondément divisé

La décision de la Cour suprême a déjà fait effet aux États-Unis. En effet, l'État du Missouri a été le premier à interdire complètement l'avortement. D'autres états devraient rapidement suivre : l'Arkansas, l'Idaho, le Kentucky, la Louisiane, le Mississippi, le Texas ou encore l'Utah. A l'inverse, les gouverneurs de Californie, d'Oregon et de Washington ont annoncé, pour leur part, une initiative commune pour garantir l'accès à l'avortement.