Le coup de gueule de Valérie Bénaïm

Le 17 septembre dernier, sur le plateau de Touche pas à mon posteCyril Hanouna interrogeait ses chroniqueurs sur la polémique autour de Freeze Corleone. Le gouvernement a récemment décidé d'attaquer en justice le rappeur de 28 ans, accusé de propos antisémites et de faire l'apologie du nazisme dans certains de ses morceaux. Plusieurs associations, dont la Licra, ont également fait part de leur indignation. Le label Universal a par ailleurs cessé sa collaboration avec le membre du collectif 667.

Face à l'ampleur du bad buzz, Cyril Hanouna et son équipe s'étaient notamment interrogés sur la possibilité de censurer, ou non, le travail de Freeze Corleone. À l'instar de Géraldine Maillet, Valérie Bénaïm s'était opposée au fait d'interdire la diffusion de son oeuvre musicale. Particulièrement remontée et profondément touchée par le sujet, l'animatrice avait déclaré :

 Je vais lui dire dans les yeux : ‘Tu n’es qu’une merde.’ Mais je pense pour autant qu’il ne faut pas céder à l’émotion. Céder, ce serait dire ‘je censure ceux qui ne pensent pas comme moi’. Même si je rappelle que, dans ce cas, ce n’est pas une pensée, mais un délit. (...) Si j’écoute mon coeur, j’ai qu’une envie, c’est de censurer ce type et de lui dire ‘cache-toi parce que j’ai qu’une envie, c’est de te défoncer’. Sauf que moi, je suis une républicaine, une enfant de la France. Donc je veux que la justice passe et la justice doit parler avant le coeur et les émotions.

Des propos qui ont valu de nombreux commentaires haineux à la présentatrice. Dans la soirée du lundi 21 septembre 2020, Valérie Bénaïm est revenue sur les attaques intolérables qu'elle a subies, et a tenu à faire une mise au point sur ses déclarations sur Freeze Corleone.

"Je suis tombée de l'armoire"

Médusée par les propos de certains internautes, l'animatrice de 51 ans a expliqué avoir été décontenancée par le flot d'injures qu'elle a reçu. Elle a donc tenu à rappeler qu'elle était l'une des seules à être contre la censure de Freeze Corleone lors du débat avec ses collègues, en expliquant :

Très honnêtement, je suis tombée de l'armoire. Je ne m'y attendais pas du tout parce que j'étais avec Géraldine une des seules sur ce plateau à être contre la censure de cet artiste. (...) Ça n'a pas du tout été entendu. On a entendu l'insulte, on a entendu ma religion, d'ailleurs, parce qu'au passage j'ai eu malheureusement beaucoup de messages me disant que Hitler n'avait pas fini le travail, à mon égard.

Des internautes ont par ailleurs reproché à Valérie Bénaïm de ne pas s'être épanchée sur l'affaire Milla avec autant de fermeté que sur la polémique autour de Freeze Corleone. À ce sujet, elle a ajouté :

Il semblerait que les gens estiment que j'ai fait un deux poids deux mesures avec l'affaire Milla. (...) On m'a dit que lorsque ça touche à la communauté juive, vous êtes émue et lorsque ça touche à la communauté musulmane, vous ne l'êtes pas. Je sais pas où l'on a vu ça ! A aucun moment, je suis émue de la même façon et je l'ai dit ici. Quand on touche à peu importe la couleur de peau ou la religion, pour moi c'est inadmissible.

Valérie Bénaïm a par ailleurs admis avoir revu à la hausse son opinion sur Freeze Corleone, après s'être penchée plus amplement sur sa musique et ses textes.