Jean-Jacques Bourdin doit actuellement se défendre d'une accusation d'agression sexuelle de la part d'une journaliste qui travaillait avec lui. C'est le 11 janvier dernier que l'information a été dévoilée dans les colonnes du Parisien. Les faits se seraient déroulés en 2013, en Corse, dans le cadre d'un déplacement professionnel.

Malgré cette accusation, Jean-Jacques Boudin a pu conserver son poste à l'antenne de BFMTV, où il anime depuis plusieurs années la matinale de la chaîne. On lui a même confié la présentation d'une nouvelle émission, La France dans les yeux, qui donne la parole aux candidats à la future élection présidentielle. Et pour ce premier numéro, il faut reconnaître que l'ambiance était plutôt tendue sur le plateau.

 Jean-Jacques Bourdin © THOMAS SAMSON – AFP
Jean-Jacques Bourdin © THOMAS SAMSON – AFP

Jean-Jacques Bourdin déstabilisé

Le 18 janvier dernier, le mari d'Anne Nivat recevait donc Valérie Pécresse. Et celle-ci a tenu des propos qui ont eu de quoi désarmer le journaliste de 72 ans dès le début de l'émission.

Avant d'avoir à défendre son programme, Valérie Pécresse avait exigé, et obtenu, la condition de pouvoir s'exprimer sur le sujet et les violences faites aux femmes. Aussi n'a-t-elle pas gardé sa langue dans sa poche une fois le moment venu :

Je me suis clairement posé la question de ma participation à cette émission ce soir en raison de l'ouverture d'une enquête par la justice à la suite d'une plainte déposée contre M. Bourdin pour tentative d'agression sexuelle.

Et d'ajouter :

Je sais qu'il conteste fermement ces faits et bien sûr, c'est à la justice de les trancher. (...) Mais je voudrais le dire très clairement : si ces accusations sont avérées, elles sont graves et elles doivent être condamnées. (…) Présidente de tous les Français, je ne laisserai plus aucune femme avoir peur de porter plainte. La loi du silence, c'est fini. (…) Il faut que les femmes se sentent soutenues et avec moi, elle le seront.

Des propos qui ont eu l'effet d'un uppercut pour Jean-Jacques Bourdin, qui a eu un peu de mal à trouver ses mots pour réagir :

J'ai décidé de ne pas m'exprimer à ce sujet mais je conteste les faits rapportés par la presse et je laisse la justice faire son travail.

S'est-il contenté de répondre.

Un clash en coulisses ?

Ce jeudi 20 janvier, Cyril Hanouna et sa bande de chroniqueurs évoquaient l'intervention de Valérie Pécresse dans Touche pas à mon poste. Présent sur le plateau, le porte-parole de la présidente du STIF, Othman Nasrou, a expliqué :

Elle avait dit à la chaîne, la veille, quand l'enquête a été ouverte, (…) qu'elle maintenait sa participation à condition de pouvoir dire les choses au début de l'émission. Elle a parlé avec ses tripes.

Et d'après Cyril Hanouna, les déclarations de Valérie Pécresse ont plus qu'agacé Jean-Jacques Bourdin. S'il a difficilement tenté de ne rien laisser paraître face caméra, c'est en coulisses, après l'émission, qu'il aurait laissé éclater sa colère :

Ils ont eu un accrochage. Jean-Jacques Bourdin lui a reproché avec véhémence cette vindicte populaire.

A balancé le trublion de C8. Une information confirmé par Gilles Verdez, qui a ajouté :

Je ne savais pas que c'était avec véhémence mais effectivement, il y a eu un contact un peu compliqué. Il ne digère pas ce qu'il s'est passé.

Jean-Jacques Bourdin privée d'antenne

C'est ce dimanche 23 janvier que la nouvelle est tombée. Via un communiqué, le groupe Altice Médias expliquait avoir décidé d'écarter provisoirement le journaliste de l'antenne :

Ce retrait temporaire de l'antenne permettra d'éviter les instrumentalisations politiques et médiatiques de cette affaire. Cette décision a été prise pour ne pas porter préjudice au fonctionnement quotidien de BFMTV et RMC.

Peut-on lire dans le document. On apprend également "qu'une enquête interne a été ouverte pour s'assurer qu'aucun fait de ce type n'a été porté à la connaissance des salariés et managers de l'entreprise".

C'est désormais Apolline de Malherbe qui présentera L'interview politique de 8h30 et Bruce Toussaint qui animera La France dans les yeux.

Par le biais de son avocat, Jean-Jacques Bourdin a fait savoir qu'il "regrettait la décision unilatérale du Groupe BFMTV et RMC de me retirer des antennes pour prévenir des risques d'instrumentalisation de la plainte dont je fais l'objet" :

Je conteste les faits qui me sont reprochés et déplore que le principe de présomption d'innocence soit ignoré.

A-t-il réitéré.