Vous serez bientôt à l’affiche d’un court-métrage de Jérémy Bellet intitulé « Un dernier souffle ». Comment avez-vous été approchée par le réalisateur ? 

C’est Jérémy qui m’a téléphoné et qui m’a dit qu’il me voulait dans son film.

Pourquoi avoir accepté ce projet ? 

Parce que c’était important pour moi. Je suis moi-même une ancienne femme battue, ça me tenait à cœur d’en parler. Je suis aussi marraine de plusieurs associations qui luttent contre les discriminations, c’est un sujet qui me touche.

Connaissiez-vous Pascal Soetens et Sylvie Ortega Munos, à qui vous aller donner la réplique, avant ce projet ?

Non je ne les connais pas encore, nous ne nous sommes pas encore rencontrés. Avec Jérémy par contre, la rencontre s’est très bien passée. C’était très fluide, comme s’il était mon fils. Il est très sensible et tellement fort à son âge d’avoir un projet aussi grand. 

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre rôle ? 

C'est une femme engagée qui lutte et qui se bat contre les discriminations en parlant de certaines expériences de son passé. C'est une militante pour la cause des femmes. Je vais livrer un cri du cœur par rapport aux femmes battues.

Vous sentez-vous proche du personnage que vous interprétez ? 

Oui, je m’en sens assez proche car je suis moi-même une ancienne femme battue. Je suis engagée auprès de certaines associations, dont Violette Justice notamment. C’est une association qui accompagne les enfants qui ont été violés par des membres de leurs familles. Donc je trouvais ça très important comme sujet. 

Comment vous êtes-vous préparé pour le rôle ?

Là justement je suis avec Jérémy et on travaille sur mon rôle.

 Qu’espérez-vous que les gens retiennent de ce film ?

Que ça fasse bouger beaucoup de choses quand même, que ça remue. Et je suis très contente parce que j’ai lu le Parisien récemment et j’ai appris que les hommes qui battent leurs femmes portaient maintenant des bracelets électroniques.

Si vous deviez décrire le film en un mot ?

Je ne sais pas. Ça je pourrai vous répondre quand j’aurai tourné, je n’ai pas beaucoup plus de choses à vous dire. Mais on va faire un carton.

De retour après des années d'absence

Votre dernière expérience devant les caméras remontait à 2013. Le cinéma vous a-t-il manqué ? 

Le cinéma m’a beaucoup manqué, mais j’y reviens l’année prochaine. Je serai dans deux films, un dans lequel je suis une voyante et l’autre où je serai médecin. Ça sera à partir du printemps, je ne peux pas en dire plus.

Vous êtes une comédienne très engagée. Vous êtes la marraine des plusieurs associations (Paroles de Femmes, La Roue tourne, SOS Addictions, Violette Justice et la Ligue des droits de l'enfant). Ce sont des causes qui vous tiennent à cœur ? Pourquoi ?

Ces causes me tiennent beaucoup à cœur. Je ne supporte pas l’injustice, je ne supporte pas ça. C’est pour ça que je me suis engagée auprès d’elles. J’aime le fait d’être porte-parole, depuis que je suis député pour la république Montmartre, j’aime bien être porte parole et aider ceux qui souffrent.

En 2018, vous avez confié lors d’une interview pour France Dimanche vivre du RSA. Cette situation n’est pas sans rappeler celle que vit aujourd’hui Ophélie Winter… Le monde du spectacle est-il plus cruel avec les femmes ? 

Cruel envers les femmes, ça je ne sais pas mais je sais que c’était difficile pour moi à un moment donné. J’ai été un sex-symbol et c’est difficile de revenir après, à 57 ans. C’est pour ça que je suis devenue écrivaine moi-même. Et en plus, il y avait aussi la promotion canapé, à l'époque en tout cas. Si tu ne couchais pas on t’interdisait de faire du cinéma. Il fallait coucher pour avoir des rôles et comme moi j’ai toujours refusé de le faire... Pour pouvoir revenir il faut avoir de la force et de la volonté. Moi ce qui m’a sauvée c’est que j’ai toujours fait du théâtre.

A ce jour, êtes-vous toujours au RSA ? 

Non parce que j’ai joué dans des pièces de théâtre. J’ai la chance, là j’écris mon troisième livre, je suis occupée donc là j’ai l’allocation handicapé maintenant.

Selon vous, pourquoi les rôles se sont faits rares au fil des années ? 

Je ne sais pas. C’était pour mieux revenir aujourd’hui. On va rester positif, je ne suis pas bouddhiste pour rien. C’était pour mieux revenir aujourd’hui.