Le 28 septembre 2020, la Deutsche Bank s’est lancée dans une pratique inédite, du moins pour une banque allemande. Elle a décidé d’accorder un prêt à une société italienne en tant que plus grande banque étrangère implantée en Italie. Jusque-là, rien de très insolite.

Un prêt inédit...

Mais en garantie de ce prêt, la Deutsche Bank a accepté 125 000 meules de parmesan et grana padano. Si la société italienne se voyait dans l’incapacité de rembourser son prêt, ces meules seraient donc saisies par la banque pour être revendues.

La Deutsche Bank a dit accepter cette contrepartie gastronomique car "pendant l’actuelle crise pandémique, nous voulons aider nos clients à sécuriser et à développer leurs activités".

Or, cette société, spécialisée dans le parmesan, ne pouvait rien offrir d’autre que son fromage pour assurer le prêt qui doit servir à construire une nouvelle cave de fermentation pour la production de parmesan et de grana padano.

Cependant, si la banque a accepté, c’est parce qu’elle sait prendre des risques raisonnables. Eh oui, chaque meule de parmesan se revend entre 550 et 740 euros sur le marché. Cet aliment est de plus très standardisé et se conserve sur le long terme. Un avantage dont peu d’autres aliments peuvent se targuer.

... ou presque !

C’est l’Handelsblatt, journal économique allemand, qui a rapporté cette histoire pour le moins incongrue mais pas inédite dans l’histoire des banques. La banque italienne Credito Emiliano accepte en effet du parmesan en garantie d’un prêt depuis des décennies. La première occurrence remonte d'ailleurs à 1953.

Le Credito Emiliano renferme d’ailleurs dans ses coffres près de 440 000 meules de parmesan, pour une valeur totale de plus d’une centaine de millions d’euros. Et cette pratique a fait parler d’elle jusqu’aux États-Unis puisque la Harvard Business School en a réalisé une étude de cas intitulée "Banking on cheese". Une étude de cas qu’il est toujours possible de lire.