Sur la liste des espèces animales menacées, le rhinocéros figure tout au sommet. Il aurait d’ailleurs sans doute préféré s’en passer puisque cette classification ne présente aucun avantage et annonce clairement la fin proche probable de l’espèce.

Les responsables de cela sont faciles à trouver puisqu’il s’agit des humains. En l’occurrence, de ceux qui confèrent des vertus médicinales à la corne de rhinocéros, notamment en poudre.

Un ingrédient très utilisé dans la médecine traditionnelle chinoise. La corne de rhinocéros est en effet censée guérir l’impuissance, les rhumatismes et même prévenir l’apparition de maladies graves comme le cancer. Des miracles dont l’existence reste à démontrer mais certaines croyances sont fermement ancrées.

Les cornes de rhinocéros prisées pour plusieurs raisons

Il y a également ceux qui s’offrent des cornes de rhinocéros pour les exhiber en signe de puissance et de richesse. En bref, l’avenir du rhinocéros ne s’annonce pas glorieux et ne s’annonce même pas du tout. Rien que sur l’année 2020, 394 spécimens ont été abattus. Mais certains tentent de trouver une solution avant qu’il ne soit trop tard. La société russe Rosatom Corp finance ainsi un projet expérimental pour protéger ces animaux.

 @AFP
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Le projet cherche à injecter des matériaux radioactifs au sein même des cornes. Une radioactivité censée décourager les braconniers d’approcher les bêtes. C’est Bloomberg qui a rapporté cette surprenante technique le 23 mai. Le programme a été baptisé “projet Rhisotope”.

La phase active du projet a débuté au début du mois de mai. Et ce, par l’injection d’un acide aminé dans les cornes de deux rhinocéros afin de déterminer si celui-ci se déplace hors de la corne dans l’organisme des animaux ou s’il demeure à l’endroit où il a été injecté.

Une technique qui pourrait être employée sur d'autres animaux

Si cette phase est concluante, alors l’injection de matériaux radioactifs pourra être entreprise. L’un des professeurs travaillant sur le projet, James Larkin, professeur à l’université de Witswatersrand à Johannesburg, a déclaré au sujet de ce programme :

Si nous rendons les cornes radioactives, il y aura une réticence des personnes à l'acheter. Nous faisons pression sur l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement.

Une idée qui pourrait se développer pour lutter contre le braconnage d’autres espèces animales comme par exemple les éléphants. Les recherches seront en effet rendus publiques :

Une fois que nous aurons développé l'ensemble du projet et que nous aurons acquis la preuve de l’efficacité du concept, nous mettrons cette idée à la disposition de tous ceux qui voudront l'utiliser.