Tout le monde se souvient des propos choquants tenus par Eric Cantona à deux semaines du coup d’envoi de l’Euro 2016.

L’ancien footballeur avait sous-entendu que si le sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps, n’avait pas choisi Karim Benzema et Hatem Ben Arfa, c’était en partie à cause de leurs origines. Des propos tenus lors d’une interview au Guardian en mai 2016 :

Benzema est un grand joueur, Ben Arfa est un grand joueur. Mais Deschamps, il a un nom très français. Peut-être qu’il est le seul en France à avoir un nom vraiment français. Personne dans sa famille n’est mélangé avec quelqu’un, vous savez. Comme les Mormons en Amérique. (…) Une chose est sûre, Benzema et Ben Arfa sont deux des meilleurs joueurs français et ils ne seront pas à l’Euro. Et, pour sûr, Benzema et Ben Arfa ont des origines nord-africaines. Donc le débat est ouvert.

Une affaire corsée

Sans grande surprise, le principal intéressé, a de suite porté plainte pour diffamation. Un an et demi après, Eric Cantona est toujours visé par la justice, comme l'a rapporté Europe 1 mercredi 29 novembre. Toujours selon la même source, l'ancien footballeur aurait été convoqué par un juge d’instruction lui demandant de se déplacer sur Paris au tribunal. Cette demande est considérée comme « une procédure quasi systématique en matière de diffamation. »

En réponse à ces propos jugés « inacceptables », Didier Deschamps a entrepris des « dispositions judiciaires » et a mentionné lors de l’émission Team Duga RMC qu’il n’hésiterait pas à aller « jusqu’au bout ».

Une guerre est alors enclenchée entre les deux stars du football qui ont tous deux pris des avocats. Carlo Alberto Brusa, avocat de D. Deschamps a soutenu à RMC Sport que :

J’ai été chargé par Mr. Deschamps de mettre en œuvre une action de nature pénale pour sanctionner ce jugement. Nous avons déposé une plainte avec constitution de partie civile à l’encontre de Mr. Cantona, considérant qu’il avait tenu des propos diffamatoires, le traitant implicitement de raciste.

Une affaire qui s’annonce corsée et qu’on ne va pas manquer de suivre.