Depuis 2020, Emily in Paris connaît un véritable succès sur la plateforme. La série de Darren Star, portée par Lily Collins, met en scène Sylvie Grateau dans le rôle de la patronne autoritaire d’Emily, le personnage principal. Philippine Leroy-Beaulieu était d’ailleurs présente à l’avant-première organisée au Grand Rex le lundi 15 décembre. La saison 5 de la série est disponible sur Netflix depuis le 18 décembre dernier.

C’est dans La Tribune Dimanche, le dimanche 14 décembre, que l’actrice de 62 ans est revenue sur sa carrière et sur le tremplin que lui a offert Emily in Paris.

Philippine Leroy-Beaulieu : «J’étais complètement fauchée»

Avant d’incarner Sylvie Grateau, Philippine Leroy-Beaulieu a traversé une véritable période de doute dans sa carrière.

«Le succès est venu trop vite. J’avais seulement 23 ans quand j’ai été nommée en 1986 pour le César du meilleur espoir féminin dans Trois hommes et un couffin. J’étais une gamine, pas du tout structurée. (…) Puis le désert, la forêt. Je n’ai pas su creuser mon trou dans ce milieu. J’ai failli fermer boutique. (…) À force de ne plus travailler, j’étais complètement fauchée», a-t-elle confié.

Par la suite, la comédienne a révélé avoir refusé de nombreuses avances censées lui ouvrir des portes.

«J’ai été qualifiée d’emmerdeuse car j’ai refusé les avances de plusieurs réalisateurs. Si quelqu’un me touche, je sors mon épée de guerrière. J’ai grandi en Italie où, dès l’âge de 11 ans, vous vous prenez des mains aux fesses et êtes obligée de filer des gifles pour vous défendre».

Fort heureusement, Darren Star, le créateur d’Emily in Paris, a su repérer le potentiel de la comédienne.

«Dès que Darren Star m’a vue, il a su que le rôle de Sylvie était pour moi, c’est ce qu’il m’a raconté plus tard, se remémore la comédienne. Au départ, il était prévu pour une femme beaucoup plus jeune. Il a donc dû réécrire une grande partie de son scénario».

Philippine Leroy-Beaulieu : "C’est difficile pour une femme de plus de 50 ans de travailler"

La comédienne est également revenue sur les difficultés rencontrées par les actrices de son âge, souvent cantonnées aux mêmes rôles.

«Dans le cinéma français, c’est difficile pour une femme de plus de 50 ans de travailler. On nous propose toujours le même type de rôle : soit la mère, soit la femme fatale un peu “pute”. Les Anglo-Saxons ont une vision beaucoup plus libre».

Le succès d’Emily in Paris a, quant à lui, été immédiat. Une prise de conscience qui remonte à 2022 pour l’actrice.

«Je suis sortie de la voiture, des jeunes femmes hurlaient “Sylvie, Sylvie !”. J’ai mesuré à cet instant-là la portée de la série. Le monde entier regarde Netflix, il est arrivé qu’on me reconnaisse au fin fond d’un village d’Amérique latine».

Également créateur de Sex and the City, Darren Star n’a pas son pareil pour concevoir des séries marquantes, en phase avec leur époque, comme le souligne Philippine Leroy-Beaulieu.

«La force de Darren Star, c’est d’offrir une photo extrêmement précise de l’époque. Ses séries ressemblent au départ à une boîte de chocolats très sucrés. Mais on découvre au fil des épisodes qu’il y a bien plus d’acidité qu’on aurait pu l’imaginer».