C'est au début des années 2000 que Marlène Schiappa se lance en politique. En 2001, elle est candidate aux élections municipales à Paris, sur "une liste associative de gauche". Mais ce n’est qu’en 2014 qu’elle se fera élire au conseil municipal de la ville du Mans, où elle a élu domicile en famille à la fin des années 2000.

Lors des élections présidentielles de 2017, elle s’engage derrière Emmanuel Macron, qui lui confiera la plupart des introductions de ses meetings lors de sa campagne. Une fois élu, il la nommera secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, dans le gouvernement d’Édouard Philippe. Une nouvelle profession dans laquelle elle s’est beaucoup investie, en tant que féministe convaincue. Et celle qui a refait sa vie avec Matthias Savignac n’a cessé de faire parler d'elle au cours de sa carrière de ministre. Notamment au printemps dernier, lorsque l’une de ses initiatives a agité la sphère politique.

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Marlène Schiappa @ Emmanuel DUNAND/AFP

Une couverture qui dérange

En effet, au mois d’avril, Marlène Schiappa a accordé une longue interview à Playboy, au cours de laquelle elle a évoqué plusieurs sujets qui lui tiennent à cœur. Et histoire de marquer le coup, l’ancienne ministre a joué les modèles photo en prenant la pose devant l’objectif et a même fait la Une du magazine. Ce qui lui a valu de vives critiques. La Première ministre Elizabeth Borne avait d’ailleurs révélé avoir dû la rappeler à l’ordre, peu après la polémique :

Je lui ai que ça ne me semblait pas approprié, a fortiori dans la période actuelle, on s’est expliqué.

Marlène Schiappa a toutefois campé sur ses positions et s’était défendue sur le plateau de C à vous quelques jours plus tard : "Est-ce qu’on a posé ces questions à Mitterrand, à Jacques Attali, à Thierry Breton, à Carla Bruni qui ont déjà répondu à des interviews de Playboy ? Ça n’a pas fait un tel scandale", s’insurgeait-elle.

Et d’ajouter que, malgré ce qu’on a pu lui reprocher, ces photos dans Playboy servaient aux causes féministes, qu’elle défend ardemment :

Est-ce que c’est le rôle d’une secrétaire d’État de parler à tout le monde ?

Demandait-elle alors.

Selon Marlène Schiappa, "il est important d’aller justement dans cette publication-là pour apporter un discours" que ces lecteurs "n’ont pas l’habitude d’entendre, notamment sur la question du droit des femmes".

Cette démarche lui a-t-elle coûté sa place ? Car le 20 juillet 2023, Marlène Schiappa a été écartée du gouvernement, empêtrée dans le scandale de sa gestion du fonds Marianne.

Une ministre loin de faire l’unanimité

Désormais conseillère régionale d’Île-de-France, Marlène Schiappa a accepté de revenir sur les moments forts qui ont marqué ses différents mandats. C’est à cœur ouvert qu’elle s’est confiée auprès de Guillaume Pley, dans son émission diffusée sur YouTube.

Et elle garde un très mauvais souvenir des manifestations liées à la crise des Gilets Jaunes, qui ont débuté en novembre 2018 : "J’ai eu plusieurs dizaines de Gilets Jaunes qui sont venus chez moi de nuit", s’est-elle souvenue, encore bouleversée.

Et d’expliquer qu’elle et sa famille avaient été menacées de mort par ces individus belliqueux, prêts à en découdre :

J’étais au Mans, dans ma maison, avec mes filles, leur père et une amie de ma fille cadette. Et ils sont venus hurler. Je dormais, ça m’a réveillée. Ils criaient des insultes et qu’ils étaient venus me tuer ; ils disaient : "Schiappa, on va te décapiter, sal*pe, on est venus t’égorger, te buter". C’est très très violent.

a-t-elle raconté, précisant que lorsque "les filles sont arrivées en pleurant", elle "leur a dit d’aller se cacher jusqu’à ce que la police arrive" :

Au cas où ils arrivent à défoncer les portes et les fenêtres. Car ils tapaient aux volets, aux portes… C’est assez traumatisant, surtout pour les enfants.

Une nuit d'horreur, qu'ils ne sont pas près d'oublier.