Le 27 juin dernier, Nahel était abattu lors d’un contrôle routier. D’après les premières déclarations du policier incriminé, le jeune homme de 17 ans aurait refusé d’obtempérer, obligeant le fonctionnaire à faire usage de son arme. Plusieurs vidéos du drame ont circulé sur les réseaux sociaux, mettant quelque peu à mal la version des forces de l’ordre. Si Florian M., qui a plaidé la légitime défense, a été placé en détention provisoire, cela n’a pas suffi à calmer les esprits.

Car depuis la mort de Nahel, de violentes émeutes ont éclaté dans plusieurs villes de France. On a pu assister à des scènes de pillage, de dégradations de bâtiments et de nombreux établissements publics ont été la proie des flammes.

Face à l’ampleur de la crise, le gouvernement s’est empressé de réagir. Emmanuel Macron a lancé un appel au calme. Quant au ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, celui-ci a fait connaître via une circulaire la réponse pénale "rapide, ferme et systématique" qu’il souhaitait à l’encontre des fauteurs de troubles, dont les parents pourraient bien avoir à rendre des comptes. En effet, sur les centaines de personnes interpellées, la plupart sont des mineurs âgés de 13 à 17 ans.

Les personnalités politiques prises pour cible

Mais les émeutiers sont visiblement prêts à tout pour provoquer les autorités. Ainsi, la maire de la ville de Pontoise, dans le Val-d’Oise, a été agressée au volant de sa voiture. Et Vincent Jeanbrun, le maire de l’Haÿ-les-roses, commune du Val-de-Marne, a vécu une véritable nuit d’horreur dans la nuit du 1er au 2 juillet.

Vers 1h30 du matin, sa maison a été visée par une attaque à la voiture-bélier. Un véhicule chargé de produits incendiaires a pénétré dans l’enceinte du pavillon, mettant le feu au portail et à l’une des voitures de la famille. Si Vincent Jeanbrun se trouvait dans sa mairie au moment des faits, sa femme était présente à leur domicile et s’est fracturé le tibia en voulant fuir avec leurs deux enfants, âgés de 5 et 7 ans. Mélanie Nowak, qui est également conseillère départementale et adjointe au maire déléguée à la vie associative, a été conduite à l’hôpital, où elle doit subir une opération.

Vincent Jeanbrun prend la parole

Invité du journal de TF1 ce dimanche 2 juillet 2023, le maire de 39 ans est revenu avec émotion sur cette attaque, qui a traumatisé toute sa famille. Après avoir donné des nouvelles de son épouse, Vincent Jeanbrun a livré plus de détails sur les véritables intentions des malfaiteurs : "Il n'y a aucun doute sur le fait qu'ils voulaient brûler la maison", a-t-il expliqué. Mais, quand "ils ont compris qu'il y avait quelqu'un à l'intérieur, loin d'arrêter, au contraire, ils ont déclenché une salve de tirs de mortiers d'artifice qui était complètement folle", a ajouté Vincent Jeanbrun, appelant à "un sursaut républicain".

Jamais je n’aurais imaginé qu’on menace ma famille de mort. Ma femme, en pleurs à l’hôpital, me disait : "C’est tellement injuste ce qui nous est arrivé". Le seul moyen que ce soit moins injuste, moins douloureux, c'est que ça fasse sens, que ça soit utile, qu'il y ait un sursaut. Si notre malheur sert à améliorer la situation, alors ça sera un peu moins douloureux.

A estimé le politicien, encore très affecté.

Stéphane Hardouin, le procureur de la République de Créteil, a fait savoir qu’une enquête pour "tentative d’assassinat" avait été ouverte.

Vincent Jeanbrun peut compter sur le gouvernement, qui lui a immédiatement fait part de son soutien : "Nous ne laisserons rien passer, nous serons aux côtés des maires", a assuré la Première ministre Elizabeth Borne.

De son côté, le président de la République a réuni plusieurs membres du gouvernement pour faire un "point de situation". Il s’est aussi entretenu avec les maires de plus de 220 communes ciblées par les violences urbaines. D’après l’Élysée, Emmanuel Macron souhaite "débuter un travail minutieux et de plus long terme pour comprendre en profondeur les raisons qui ont conduit à ces événements".