Juliette Binoche est la présidente du jury de la 78ᵉ édition du Festival de Cannes. Ce rôle tient énormément à cœur à celle qui a toujours défendu le cinéma français, et particulièrement le cinéma d’auteur. Actrice de talent et femme de caractère, Juliette Binoche est également devenue une figure du mouvement #MeToo, né suite à l’affaire Harvey Weinstein.
Juliette Binoche revient sur le milieu du cinéma
Juliette Binoche a bien voulu se confier à nos confrères de Télérama. L’occasion pour la comédienne de revenir sur le milieu du cinéma et l’image qu’elle en a.
« Un plateau de cinéma doit être un lieu de confiance. Il est impossible de construire une œuvre sur la manipulation, la violence ou la peur » a-t-elle confié. Elle sait malheureusement de quoi elle parle. Souvenez-vous, elle s’était confiée en 2024 auprès de Libération sur les abus dont elle a été victime dans son travail.
« Me déshabiller, tourner autour d’une table toute nue en lisant un poème, tout en me peignant les cheveux pendant qu’il filme… Il était souvent demandé de se déshabiller pour passer un casting. Je m’exécutais » déclarait-elle alors, ajoutant également : « C’est très spécial, car en tant qu’acteur, on se retrouve dans des situations où l’on donne une partie de soi. Ce que raconte Judith Godrèche, c’est que dans ces moments-là, on a profité d’elle, on l’a manipulée, et on a utilisé tout cela. »

Si Juliette Binoche a fini par prendre la parole, elle affirme aujourd’hui que « s’exposer n’est pas facile, surtout sur ces sujets ».
« Moi, ces violences ne m’ont pas détruite, mais éprouvée. D’autres les ont vécues de façon plus dramatique » a-t-elle précisé à Télérama. « Au moment de l’interview à Libération, j’ai voulu dire que même si j’ai été confrontée à une mode du déshabillage systématique dans les films des années 1980 et 1990, personne n’a tué mon appétit du cinéma. Le besoin de me donner à un désir qui me dépasse, personne ne peut me le voler. Même pas un saligaud ! »
Le rêve de Juliette Binoche a su survivre aux abus, et pourtant, c’est très jeune que la comédienne a été confrontée à la perversion.
Victime d’attouchements à seulement sept ans
Alors qu’elle n’avait que sept ans, elle a trouvé la force de parler à sa mère de ce « maître d’école » qui la « touchait ».
« Je n’avais eu ce courage, d’ailleurs, que parce que ma copine Véronique avait vu le geste et m’en avait parlé. Elle m’avait permis de sortir du silence après un an d’abus » a-t-elle confié au sujet de cette période.
Elle précise cependant ne jamais avoir, par la suite, parlé à sa mère de ce qu’elle a pu subir sur les plateaux de tournage.