La série Friends n’est plus à présenter. Durant dix ans, les téléspectateurs ont pu suivre les joyeuses aventures de Monica, Chandler, Ross, Rachel, Joey et Phoebe, une bande d’amis d'une trentaine d'années, qui réside à New York. Réalisant des audiences exceptionnelles, la série est devenue un véritable phénomène mondial et a été classée 5ème meilleure série télévisée de tous les temps, par le magazine Empire. Le dernier épisode de Friends, diffusé le 6 mai 2004 sur NBC, aux États-Unis, avait réuni plus de 52 millions de téléspectateurs devant leur poste de télévision.

Mais si la joie de vivre transparaissait à l’écran, se pourrait-il que les choses étaient en réalité bien différentes en coulisses ? En effet, en 2022, Marta Kauffman, la co-créatrice du show, avait accordé une interview au Los Angeles Time, dans laquelle elle disait toute sa culpabilité. À l'écriture du scénario, elle ne s’était, dit-elle, pas rendue compte qu'elle "participait au racisme systémique", car elle n’a pas choisi des acteurs issus de la diversité pour jouer les personnages principaux.

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Friends @ DR

Friends, une série raciste ?

Trois ans après ces déclarations, un acteur qui a joué à deux reprises dans la célèbre sitcom enfonce le clou. Il s’agit de Steve Park, qui est apparu dans la saison 2, dans l’épisode Celui qui avait la varicelle, puis au cours de la saison 3, dans Celui qui voulait être le champion de l’ultime combat. Et visiblement, il ne garde pas un très bon souvenir de cette expérience.

En effet, ce mercredi 5 mars, celui qui partage l’affiche du nouveau film de Bong Joon-ho, Mickey 17, avec Robert Pattinson, avait bien des choses à dire dans le podcast Pod Meets World et a balancé sur l’envers du décor. Il a d'abord dénoncé, à propos de l’ambiance sur le tournage : "À l’époque, j’avais l’impression que c’était un environnement toxique".

Lors de sa deuxième participation, Steve Park a expliqué qu’il n'était pas le seul acteur asiatique de l'épisode. Lui, jouait le collègue fayot de Chandler, au bureau. Quant à James Hong, ce dernier interprétait l'entraîneur de MMA de Peter, le petit ami de Monica.

Le réalisateur adjoint l’appelait sur le plateau et vous savez, en gros, il lui disait : "Où est passé le mec oriental ? Allez chercher le mec oriental".

S’est souvenu Steve Park.

Et d’indiquer que ce genre de comportement était malheureusement récurent à l’époque :

Ce n’est pas la première fois que cela se produit, vous savez, mais c’est l’environnement dans lequel tout cela se passe, comme d’habitude. À Hollywood en 1997, je suppose que c’était le cas.

Tout cela, dans l’indifférence la plus totale du reste du groupe :

Personne n’a ressenti le besoin de corriger cela ou de dire quoi que ce soit à ce sujet. C’est donc un comportement normal.

A-t-il affirmé.

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Steve Park @ Angela Weiss / AFP

Des actions vaines

Pourtant, Steve Park a bien tenté de mener des actions et a contacté le syndicat des acteurs, le Screen Actors Guild, pour dénoncer ces agissements. En vain, puisqu’il assure avoir été renvoyé vers la presse. Aussi a-t-il rédigé un long courrier adressé au L.A. Times pour l’alerter sur la situation. Mais le journal se serait contenté d’envoyer "quelques journalistes", sans jamais rien publier par la suite.

Déterminé à briser la loi du silence, Steve Park a alors transmis son texte par e-mail, sous forme de lettre ouverte, à toute sa liste de contact. Néanmoins, si sa prise de position est devenue virale, il a fini par se laisser emprisonner dans les questions raciales, au point de devenir obnubilé par le sujet, a-t-il admis. Raison pour laquelle il a décidé de mettre sa carrière entre parenthèses durant quelques années, le temps de "retrouver un peu {sa} liberté".

Qu’en pensez-vous ?