Artiste du Sud-Ouest à l'accent chantant, Francis Cabrel est l'auteur de nombreuses chansons à grands succès. Il chante les siens, il chante son amour et également ses valeurs. En 1994, il a touché la foule en écrivant sa célèbre chanson La Corrida. Dans ce morceau, il prend position contre cette tradition très présente dans sa région.

Invité par Mouloud Achour dans son émission, le chanteur est revenue sur cette période et sur l'impact qu'a eu cette chanson dans sa vie.

Francis Cabrel revient sur une période difficile

Durant cet entretien, le journaliste a souhaité lui demander comment a été réceptionné le titre La Corrida dans sa région.

Ça n'a pas été pris si bien que ça. Il y a eu des mouvements d'humeur, si on peut dire, au minimum. J'étais un peu quand même le traitre, je pense. Traitre à sa propre région, mais moi je pense que la région fait fausse route. Parce qu'ils passent ça, sous le sceau de la tradition mais... Les jeux du cirque aussi, les gladiateurs, c'était aussi soi-disant une tradition. Mais bon voilà, il faut arrêter les traditions cruelles que plus rien ne justifie, je pense aujourd'hui.

"Une façon un peu lâche"

Ses écrits étaient anti-corrida et très en avance sur le débat public autour de la question à ce moment. Le morceau était très explicite : "Je les vois danser comme je succombe je pensais pas qu'on pouvait s'amuser autour d'une tombe". Il donne alors très clairement son point de vue sur ce qu'il qualifie d'acte "cruel".

Face à Mouloud Achour, Francis Cabrel exprime une nouvelle fois son avis sur la question. Le journaliste lui demande alors : "pourquoi la décision de prendre le point de vue du taureau ?".

Je voulais un point de vue inattaquable, par qui que ce soit. Le seul qui rentre, qui combat tant qu'il peut et qui meurt, il n'y a que lui. (...) C'était une façon un peu lâche de ne pas dire ce que je pense vraiment de la corrida, par les yeux du taureau qui lui décrit la situation de façon violente.

Le chanteur trouve donc cela un peu lâche, il développe : "C'est une forme de lâcheté car j'aurai dû dire ' Je n'aime pas ce spectacle', il faut arrêter tout de suite'".