Meilleur second rôle en 1997 pour Un air de famille et meilleure actrice en 2016 pour Marguerite, Catherine Frot fait partie des illustres actrices françaises appréciées du public. À 68 ans, elle poursuit sa carrière avec brio, jouant notamment avec d’autres grands noms du milieu comme Fabrice Luchini dans Un homme heureux, à (re)découvrir ce dimanche 2 novembre à 21h10 sur France 2.

Mais il y a un rôle qui a particulièrement marqué sa carrière : celui de Mme Rezeau, dite Folcoche, dans Vipère au poing, sorti en 2004. Si le dernier film de Philippe de Broca avant son décès a été un succès, réunissant 1,2 million de spectateurs, Catherine Frot n’a pas été épargnée par les critiques.

Catherine Frot critiquée pour son rôle dans Vipère au poing

L’actrice y interprétait une mère cruelle, autoritaire et maltraitante, un rôle aux antipodes de la personne qu’elle est et des personnages qu’elle avait l’habitude de jouer.

"J’avais envie d’aller vers des choses un peu démoniaques, hors normes, théâtrales même", avait-elle confié. Cela n’a pas forcément plu à tout le monde, comme elle a pu l’expliquer dans l’émission En aparté sur Canal+ en 2016.

"C’est la presse qui a dit : ‘Mais qu’est-ce que Catherine Frot fait dans ce film ?’ Moi, j’avais été très malheureuse quand le film est sorti, c’était très dur ce qui m’était renvoyé, un contre-emploi absolu, quelle erreur…" a-t-elle révélé.

Elle ne cache pas avoir également souffert des comparaisons faites avec Alice Sapritch, dont l’interprétation du personnage à la télévision avait marqué les téléspectateurs.

"Bon, c’est vrai qu’Alice Sapritch à la télé, ça avait marqué, elle avait un visage génial… Mais c’était autre chose, le temps avait passé", a-t-elle confié.

L’actrice a bénéficié d’un soutien inattendu

Fort heureusement, Catherine Frot n’a pas eu que des retours négatifs, bien au contraire. Elle a pu compter sur un soutien inattendu : celui des enfants, qui se sont attachés à ce personnage pourtant froid en apparence, particulièrement avec les plus jeunes.

Elle s’est souvenue d’un courrier qu’elle avait reçu à la sortie du film et qui n'avait pas manqué de la toucher.

"Je n’ai jamais reçu autant de courriers de ma vie que pour ce film. Des courriers d’ados... ‘Madame Frot, n’ayez pas peur, on ne vous veut pas de mal .’ Il y avait une compassion pour moi impressionnante, et pour le personnage, parce qu’à cet âge-là, on mélange", a expliqué Catherine Frot.

Ce n’est pas nouveau : l’art divise, mais l’important est qu’il parvienne jusqu’au cœur de ceux à qui il parle.