Leur histoire d’amour a débuté en août 1949, lorsque Yves Montand rencontre Simone Signoret en vacances, à Saint-Paul-de-Vence. Le coup de foudre entre eux est immédiat et l’actrice n’hésite pas à quitter son mari, le réalisateur Yves Allégret, pour les beaux yeux de celui qui était alors au sommet de sa carrière. Ils se sont passé la bague au doigt le 22 décembre 1951 et malgré les nombreuses infidélités d’Yves Montand, Simone Signoret est restée à ses côtés jusqu’à sa mort, en 1985.

Près de quarante ans après leur disparition, Yves Montand et Simone Signoret restent l’un des couples les plus célèbres du cinéma français. Aussi, Diane Kurys (Coup de foudre, Un homme amoureux, Les Enfants du siècle) a voulu retracer leur histoire d’amour dans son nouveau long-métrage, intitulé Moi qui t’aimais, avec Roschdy Zem dans le rôle d'Yves Montand et Marina Foïs dans celui de Simone Signoret.

Elle l’aimait plus que tout, il l’aimait plus que toutes les autres. Simone Signoret et Yves Montand étaient le couple le plus célèbre de leur temps. Hantée par la liaison de son mari avec Marilyn Monroe et meurtrie par toutes celles qui ont suivi, Signoret a toujours refusé le rôle de victime. Ce qu’ils savaient, c’est qu’ils ne se quitteraient jamais.

Indique le synopsis.

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Yves Montand et Simone Signoret @ DR

Une descendance peu convaincue

Alors que la sortie du film est prévue pour le 1er octobre 2025, Moi qui t’aimais a été présenté dans la sélection Cannes Classics au festival et a été visionné par Benjamin Castaldi. Seulement, l’ancien animateur de Secret Story n’a pas vraiment apprécié comment a été dépeinte l’histoire d’amour de ses illustres grand-parents et a bien tenu à le faire savoir.

Je suis le petit-fils de Simone Signoret et d’Yves Montand. Je n’ai peut-être pas leur talent mais j’ai grandi dans l’ombre lumineuse de ce couple hors norme. J’ai entendu leurs silences, ressenti leurs douleurs, et mesuré leur intensité. Ce que j’ai vu dans ce film n’est pas un hommage.

A-t-il déploré dans une tribune publiée par Paris Match, ce dimanche 22 juin.

Et d’ajouter que "c’est une fiction paresseuse, bâtie sur des figures déformées et soumises aux codes idéologiques de notre époque".

Benjamin Castaldi, qui était âgé de 15 ans quand Simone Signoret est décédée, a également dénoncé "une récupération". "Moi qui t’aimais réécrit l’histoire en s’autorisant tous les raccourcis émotionnels d’un féminisme devenu dogmatique. À l’ombre du mouvement #MeToo – que je respecte profondément dans ce qu’il a permis de révéler – le film s’autorise un glissement insidieux : faire de Simone une éternelle victime silencieuse, et de Montand un prédateur mondain, lisse et fuyant, quasi-manipulateur".

Ce n’est pas le vrai Montand. Et ce n’était pas ça, leur histoire.

"J’ai été trahi"

Soucieux de rétablir sa vérité face à l’angle narratif choisi par la réalisatrice, le fils de Jean-Pierre Castaldi et Catherine Allégret a farouchement pris la défense d’Yves Montand, qu’il a néanmoins qualifié d’homme "complexe". "Mon grand-père n’était pas un salaud. Il était engagé, fier, colérique parfois, passionné toujours. Il avait ses failles, ses contradictions mais il n’a jamais été cet homme fade et fuyant que montre le film", a-t-il assuré.

Et l'animateur sait de quoi il parle puisqu'en 2023, il a mis en scène la liaison d'Yves Montand et Marilyn Monroe, dans la pièce de théâtre Bungalow 21, écrite par Éric-Emmanuel Schmitt.

Et de regretter que certaines qualités de sa grand-mère n’aient pas du tout été mises en avant :

Simone, elle, est dépeinte comme une femme éteinte, mélancolique, recluse dans son salon d’Auteuil. Mais où est passée sa puissance ? Sa voix rauque et lucide ? Son humour ravageur ? Son intelligence politique ?

Pour finir, celui qui a récemment confirmé son départ d'Europe 2 n’a pas caché avoir été plus que déçu par le film de Diane Kurys : "J’aurais aimé être ému, j’ai été trahi. Je ne parle pas ici comme un héritier jaloux, je parle en témoin", a-t-il fait savoir, estimant que la mémoire de ses aïeux avait été salie.

Ce film ne comprend rien à ce que furent mes grands-parents. Il les instrumentalise, il les juge à travers le regard d’une époque qui a besoin de coupables et de victimes. Il les simplifie. Il les rend inoffensifs. Et cela, je ne peux pas l’accepter.

Voilà qui a le mérite d'être clair.