Depuis quelques jours, l’affaire Xavier Dupont de Ligonnès connaît un regain d’intérêt auprès de la population. En effet, le 18 avril dernier, Aqababe annonçait à ses abonnés qu’il se lançait à la recherche du fugitif, meurtrier présumé de sa femme, Agnès, et leurs quatre enfants, Arthur, Thomas, Anne et Benoît. Les cinq corps ont été retrouvés en avril 2011, sous la terrasse de la maison familiale à Nantes, en Loire-Atlantique. Depuis, Xavier Dupont de Ligonnès s'est littéralement volatilisé et reste activement recherché par les forces de l'ordre.

À la tête d’une solide communauté, le spécialiste de la télé-réalité a créé un canal spécial sur Telegram, dédié à cette affaire criminelle française, qui dure depuis maintenant quatorze ans. Et son initiative a emballé ses followers, qu’il surnomme affectueusement ses "chipies". Ainsi, durant plusieurs jours, Aqababe a reçu de nombreuses informations de la part des internautes, ce qui lui a permis de compiler des dizaines témoignages et 3,3 Go de données. Autant d’indices qui, d'après lui, ont fini par porter leurs fruits.
Une implication qui dérange ?
Car à la surprise générale, le 26 avril dernier, le blogueur a déclaré avoir retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès. Après avoir d’abord évoqué une piste maltaise, Aqababe a affirmé que le père de famille se trouverait actuellement en Asie, plus précisément au Japon. Pour appuyer ses dires, il a publié la photo d’un homme qui ressemble beaucoup au fuyard, accusé d'avoir assassiné sa famille.
Une affirmation aussitôt relayée par l'avocat d'Aqababe, qui assure que "des informations précises, tangibles et nouvelles" ont pu être recueillies et pourraient bien faire avancer le dossier. Cependant, le procureur de la République de Nantes, n'est pas vraiment d'accord avec Me Tom Michel. Via un communiqué, Antoine Leroy a indiqué qu’"aucun élément factuel et vérifiable n’a été porté à la connaissance de la juridiction nantaise, pas plus qu’aux services de police saisis, par qui que ce soit, et pouvant attester de la réalité de ces informations". Et la justice n’est pas la seule à voir d’un mauvais œil cette enquête parallèle.
La famille du fugitif prend la parole
Désormais, c’est au tour de Me Stéphane Goldenstein, avocat de Christine Dupont de Ligonnès, sœur de Xavier, de s’exprimer dans les médias. Au cours d’une récente interview accordée au journal Télégramme, l’homme de loi s’est montré catégorique : "Certaines investigations sur internet sont plus sérieuses que d’autres", a-t-il commencé, avant de viser frontalement l'ennemi juré du rappeur Maes :
Celles de cet influenceur m’apparaissent être du réchauffé et ne nous apprennent rien, si ce n’est-ce que nous savons déjà. Xavier est reconnu partout mais il n’est nulle part.
Lancé dans ses déclarations, Me Goldenstein a également fait savoir qu’il regrette l’agitation médiatique provoquée par cette démarche inattendue, qu’il juge contre-productive. "Laissons à la police et à la justice le soin de faire un travail de recoupement et d’analyse sans être perturbés par des potins", a-t-il insisté.

Stéphane Goldenstein ne s’est pas arrêté là puisqu’il a aussi répondu à son confrère, Me Tom Michel, qui a fait savoir que de nouveaux éléments seront prochainement transmis aux autorités.
Son avocat ferait bien de s’abstenir de faire des communiqués de presse. Il devrait aussi prévenir son client que la complicité d’accès frauduleux dans un système de traitement automatisé de données constitue une infraction pénale.
Des propos qui sonnent comme une mise en garde, laissant sous-entendre que les méthodes utilisées auraient pu dépasser le cadre de certaines limites légales. Aqababe a d'ailleurs affirmé avoir été victimes de menaces par des "sources inconnues", émanant de l'État français.
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